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FCM 25.00
28 mars 2018

Là où on chasse l'ours...

C’est un peu d’actualité avec l’annonce récente de la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées. Sans vouloir porter de jugement sur cette décision, mais comme c’était autrefois un animal de chasse, un peu de la même manière que notre récent sujet sur un animal qui n’est pas chassé chez nous le coyote (1) voyons comment s’y prennent les chasseurs nord-américains avec l’ours et les enseignements qu’on peut intellectuellement en tirer.

téléchargement (3)

 

Pour toutes sortes de raisons écolo-sentimentales qu’on peut imaginer, le propos est sujet à controverse même là-bas où l’empreinte culturelle du « wild », comprenez la vie sauvage, est bien mieux ancrée que par chez nous. Il s’agit de pays immenses où la vie dans la Nature n’est pas qu’un fantasme de bobos moralisateurs : on y survit autant qu’on y vit dès qu’on s’éloigne des grands axes et l’esprit « pionnier » est toujours là : pragmatique face aux réalités de la vie…et de la mort, les deux étant intimement associés dès qu’on quitte les sentiers battus.

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Selon les états (2) l’ours se chasse au printemps (le rut a lieu en juin), où à l’automne, certains (3) ouvrent très peu et il y en général moins de spécialistes affichés que pour le coyote, et bien sûr le wapiti. Au Québec en 2014, sur 13 500 permis accordés -c’est dire la population-  seuls 4600 furent récoltés notamment par des chasseurs US ayant passé la frontière pour mettre au tableau un animal soit non permis, soit absent chez eux. Les « pourvoiries », ces grands territoires de chasse canadiens permettant pour un peu moins de 10 000 euros, sur une semaine, de faire aussi de la pêche aux salmonidés.

L’observation attentive des sites montre que c’est une chasse et un tir assez facile, ce qui explique son désintérêt local, un ours noir de 80 kg étant moins dangereux et difficile à stopper qu’un sanglier de même poids à la distance du tir de battue. Evidemment, il n’en est pas de même pour les grizzlies et autres Kodiaks d’Alaska qui peuvent peser le triple ! Les guides recommandent le tir de près pour apprécier la taille de l’animal qui certes peut pas mal voyager (8 à 10 kms par nuit), mais se cantonnent aussi aisément dès qu’il y a de la nourriture. Il est recommandé de suivre les cours d’eau, repérer les sites à castors et la densité s’apprécie assez facilement en temps de neige où là-bas le « livre aux ânes » est quasi ouvert toute l’année. Grâce aux appâts où chacun offre sa recette : réglisse, mélasse, huile de friture, sardine, anis, voire croquettes pour chiens l’animal se « fixe » alors facilement ! Le territoire devient alors fort marqué de pistes, excréments, marques de dents. Il faut aux guides deux à trois semaines pour bien dégager un site de chasse et à peu près autant pour s’assurer de la fréquentation régulière confirmée par des caméras judicieusement placées, lesquelles permettront des  prélèvements très précis sur tel ou tel type d'animal, qui se font aussi à l’arc, à l’arbalète, à la poudre noire.

ooin,,

Si le calibre 30 dont le récent légalisé 30-06 est le minimum acceptable si on veut « monter » en Alaska, le calibre requis à l’ours noir est le 7mm, calibre standard où l’on trouve dans la moindre épicerie perdue des balles « tablettes » de 130 à 150 grains qui permettent de tirer à peu près tout jusqu’à l’orignal de 350 kg. Dans ce cas, le choix des balles est quasi aussi important que la combinaison balles-calibre. Là-bas, les chasseurs qui s’enfoncent parfois pour deux-trois jours dans la poudreuse sont plus techniques que chez nous où la battue et le tir de près inclinent à verser du côté des grosses balles. Et le dilemme entre balisticiens demeure  toujours pendant (4) : une 180 grains en 30 qui  retient  70% de sa masse est-elle plus efficace qu’une 130 grains en 270 qui dispense 100% dans l’animal à l’impact ? En France, le Bon  Dieu a tranché, il est toujours du côté des balles lourdes…

Barnes ttSX ok

L’esprit « pionnier » où il fallait faire feu de tout bois, a gardé des souvenirs « culinaires » de l’ours dont la patte (en fait les coussinets) serait  parait-il, un mets de choix. Le dépeçage  assez facile en veillant à ne pas percer la bile, ni mettre le poil huileux en contact avec la viande donne 35 à 50 kg faciles à congeler. Autrefois on mettait à faisander une semaine, la graisse était soigneusement conservée pour l’étanchéité des bottes, les peaux bien sûr pour les vêtements. Le goût sanguin et métallique nécessitait un peu comme pour le porc et l’élimination de certains parasites, une longue cuisson (plus de 3 h) et des recettes pour améliorer le goût avec des combinaisons de porc et de venaison utiles pour des conservations au long cours, le long hiver faisant également office de congélateur naturel.

1/ Voir notre archive « coyote-renard, même combat ? » du 30 janvier 2018.

2/Certains comme l’Ontario l’ont complétement aboli, puis repris pour réguler.

3/ Le New-Brunswick par exemple n’ouvre que du 16 avril au 30 juin.

4/ Au palmarès des forums : Barnes Partition ou TTSX (ci-dessus à dr.), Swift A-Frame jusqu’à 180 grains, Ballistic Tip, Accubond.

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