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FCM 25.00
30 mars 2018

22-250 : une alternative au 222 R ?

La saison de chasse classique étant terminée, beaucoup vont maintenant se tourner vers la régulation de nuisibles, ou les tirs sélectifs affut-approche d’été (chevreuil-renard) qui, depuis quelques années, ont ouvert l’horizon du chasseur lambda à l’arme rayée via de nombreux et assez peu onéreux « packs » : en 243 et 270 W, mais surtout en 222 Remington.

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Ce dernier calibre conçu en 1950 a connu un succès immédiat partout, et même chez les militaires puisqu’il s’est même substitué sous sa forme voisine (223 R) rapidement au 7,62 OTAN. C’est la munition de notre fameux FAMAS ou « Clairon », bientôt abandonné par nos militaires, mais le calibre continuera d’être employé par son successeur ! Est-il pour autant le meilleur sur le marché ? On va voir que l’aventure de ces petits calibres « rapides » dont les projectiles ne sont guère plus gros que le sempiternel 22 Long Rifle (5,5 et balles autour de 45-50 grains) est le fruit d’une longue histoire.

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Après la Grande Guerre, tout le monde se mit à travailler sur le concept des projectiles plus petits (pour en emporter plus), plus rapides et surtout précis en fonction des progrès rapides enregistrés par les poudres pyroxylées dites « sans fumée ». Savage (voir notre archive du 20 février 2018 ) et Charles Newton dès 1915 réfléchirent autour du 250 Savage, pour former avec le 22 Hi-Power (1) une ogive pour le petit gibier de 70 grains et 850 m/s, vite amélioré quand le 30-06 fut disponible en raccourcissant sa douille d’un quart de pouce pour y loger une balle un peu plus lourde (90 grains), ce qui donna le 22 Newton. L’armurier J. Gebby ayant remarqué le potentiel de cette munition l’expérimenta et s’associa avec l’ingénieur Wotkins, le même qui fut à l’origine du 22 Hornet, et surtout (1935) du 220 Swift pour faire, en 1937, le 22 Varminter. Or, double catastrophe le terme « Varminter » était protégé par un copyright, mais surtout l’arrivée de la seconde guerre mondiale bloqua tout le processus pour des raisons faciles à comprendre, l’effort de guerre se mobilisant autour de ce qui était nécessaire pour les troupes au front.

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Il faut dire aussi que, depuis le début des années trente tout le monde travaillait sur ce concept d’amélioration du petit 5,5 avec le 22 Hornet, le 218 Bee (46 grains, 800m/s), le 220 Swift, le 219 Zipper. Le 22 Varminter  resta donc un « wildcat », un calibre de rechargeurs et de tireurs longue distance connu aussi sous son nom plus technique de 22-250, mais ses qualités intrinsèques firent qu’il resta bien présent dans ce cercle d’initiés et dont le crédit fut à peine entamé à la sortie en 1950 du 222 Remington. L’arrivée en 1955 du 243 Winchester, encore plus polyvalent n’y changea rien, le 22-250 gardait son cercle de fans, et les rumeurs d’arrêt de la production du 220 Swift par Winchester (1964) fit flairer la bonne affaire par certaines grosses compagnies, la presse, et notamment le fameux écrivain-journaliste Jack O’Connor, poussant au premier plan cette munition confidentielle mais sur laquelle on avait déjà pas mal de retour puisque datant de 1937. Browning, le premier, osa franchir le pas, puis Remington en 1965 pour son modèle 700, de faire une carabine pour ce calibre, même imité deux ans plus tard par Weatherby car le public boudait son récent 224 (2). C’est dire les qualités de ce calibre puisque ce fut longtemps la seule cartouche non spécifiquement Weatherby à recevoir l’insigne honneur d’être utilisée pour des carabines de cette marque prestigieuse et alors en plein boom !

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Voyons maintenant ce qu’en disent les tables balistiques et les avis d’utilisateurs, nombreux sur les forums notamment anglo-saxons. Un peu plus lente que le 220 Swift (mais jamais bien loin de la vitesse du son à 100m quand même !) elle propose 12% de rapidité de plus que le 222 R, et surtout 20% d’énergie supplémentaire avec la même balle. La trajectoire très plate permet de faire du varminting ou tir de nuisibles de petit gabarit (corvidés, mais aussi marmottes, chiens de prairies) jusqu’à 400 m. voire plus, mais comme pour tous les petits calibres il faut penser au vent.  Par contre à ces distances c’est rédhibitoire pour de plus gros animaux comme le chevreuil par exemple puisqu’à 300 mètres on n’a plus que 777 Joules et encore moins (358) à 500 m. Le pas de rayures (1.14), malgré les progrès des poudres et surtout des balles à fort coefficient balistique, porte mal les balles « lourdes » au-dessus de 50-60 grains, et proscrit les balles légères au-dessous, ce qui oblige à tirer les chevreuils qui font deux fois moins et surtout les animaux de 40 à 60 kgs dans la limite des 125 m. là où la balle, et mieux encore si elle est bien placée, sera encore dans les hautes vélocités (900m/s) et avec 1600 Joules de peps. Plus bruyant, et avec un poil plus de recul que le 222R il est aussi un peu plus cher, et a la réputation de plus « bouffer » les canons, rançon qu’il faut bien sûr payer aux vitesses élevées et si on tire beaucoup au stand, pratique assez limitée en France où les « longue distance » se comptent sur les doigts d’une main...  Le 22-250 propose une quarantaine de rechargements en France dont les plus classiques sont le Remington Powerlokt en 55 grains, et Hornady à 60 grains. C’est donc un redoutable outil de régulation des prédateurs comme le renard et d’approche-affût pour les capridés dans la limite énoncée plus haut. Un peu au-dessus du 222 R, pour les amateurs de belles armes originales, on peut trouver aussi en occasion de très belles carabines à verrou de facture classique sur le Net, ou chez les armuriers, laissées par des clients spécialistes de l’approche, et donc a priori soigneux, et qui « montent » en calibre.

1/Connu aussi sous le nom de 22 Savage ou 5,6X52 R. Munition obsolète plus produite aux USA, énergie à peu près similaire aux 22-250 et 222R mais avec moins de choix de projectiles.

2/Roy Weatherby (dont nous venons de parler ici récemment) s’intéressa dès 1940 au petites cartouches rapides de 22 à percussion centrale en sortant d’abord un 220 Swift amélioré, puis un 228, version rétrécie et raccourcie du 300 HH Magnum. Le 224 sorti en 1963 était une version réduite du 300 Weatherby, aux performances proches du 22-250, mais qui disparut en 1965 à la sortie, réussie de ce dernier.

 

 

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