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22 mars 2020

Jack O'Connor...et l'arme lisse !

Très associé au 270 Winchester et à la carabine M.70 pré 1964, Jack O’Connor (1902-1978), rédacteur en chef d’Outdoor Life, et auteur à succès d’une quinzaine de livres sur la chasse et les armes, fut aussi un ardent chasseur à l’arme lisse et à la plume. Il y avait été associé dans sa jeunesse dans l’Arizona par son grand-père maternel James Woolf, et un oncle, qui chassaient avec des Purdey.

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La notoriété venue, après-guerre quand il quitta son poste d’universitaire et devenir journaliste à plein temps, il fut alors amené à chasser partout dans le monde, et son râtelier en armes rayées est bien documenté. En 1925 une Mod.54 en 270, puis son premier « custom », un Springfield en 7X57 à canon de 22 pouces personnalisé par William Sukalle armurier de Tucson (Arizona) ; en 1935 une carabine F.N. Mauser en 30/06, puis plusieurs modèles 70 dans une demi-douzaine de calibres du 220 Swift au 375 HH.

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Il fixa vraiment dans les années 55-60 le modèle de « l’american classic rifle » qui perdure toujours, autour de deux armes célèbres, deux Winchester 70 dans son calibre fétiche le 270, personnalisées en 1954 et 1957 qu’il emmena partout dans le monde. Dans une période où le chasseur « pointu » devait pas mal « customiser » des vieux surplus pour être opérationnel, sa notoriété lui permit souvent de s’écarter du calibre auquel il est trop souvent attaché le 270 Winchester. Il utilisa une Ruger N°1 à bloc tombant en 375HH, dès 1950 une Winchester 70 montée par Pachmayr en 257 Roberts, et sa dernière arme (qu’il n’eut d’ailleurs pas le temps d’utiliser étant terrassé avant par une crise cardiaque), était une Ruger 77 en 280 Remington. Preuve qu’il n’était pas tant que ça polarisé sur le 270…

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Dans sa bibliographie fournie (1), c’est le « Shotgun book » (1978) qui permet le mieux d’aborder sa philosophie, bien moins connue que pour les carabines, de l’arme lisse. Etonnamment, s’il s’y montre plus nuancé que son vieil adversaire Elmer Keith (pour qui le lisse en 10, et les « buckshots » 00 semblaient le seul viatique pour tout ce qui court et qui vole !), il resta toujours, lui aussi, très « américain » d’esprit. Comme pour les carabines, son râtelier en armes lisses fut bien garni car amené à chasser le grand gibier en Inde, en Afrique, mais aussi en Europe (Ecosse, Espagne), ses voyages se complétaient le plus souvent par de la chasse devant soi. Influence sans doute de sa pratique de la montagne, il fut toujours adepte des petits calibres, un Winchester mod. 21 en 20 avec lequel il tira la grouse en Ecosse, et sans doute à l’occasion de ses voyages en Espagne un Aya superposé en 16 acheté en 1950, (ci-dessous à dr.) identique au modèle 37 toujours fait de nos jours (prix autour de 8000 euros). 

aya

Un peu plus tard (1956) il se mit au 28 avec un Eusebio Arizaga (de Plasencia) acheté 160 dollars, puis en 1962, même maison, un 20 à jeu de deux canons acheté un peu plus cher (250 dollars), l’addition doublant quand il lui fit ajouter, sans doute par Al Bielsen l’armurier de Spokane dans le Nord de la côte Ouest, (qui customisait déjà ses carabines, et ayant déjà refait la quadrille), une détente unique sélective Miller. Ce fut, avec les canons courts de 26 pouces (66 cm), et les petits calibres, une de ses préconisations les plus nettes pour la chasse devant soi qu’il pratiquait avec un épagneul, dont il disait d’ailleurs avec humour « qu’il ne savait pas lequel des deux possédait l’autre ».

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Même si à cette époque, le ton d’écriture était plus catégorique que de nos jours où les lois du marketing imposent aux journalistes cynégétiques une certaine réserve -et c’est encore d’ailleurs ce qui fait le sel de ces polémiques assez datées- il resta mesuré en ce qui concerne l’arme lisse, fidèle en cela à son style et à son personnage. Il ne se prenait en effet ni pour un armurier, ni pour un balisticien, mais comme un simple chasseur passionné, retranscrivant avec style et mesure ses émotions de témoin. En cela, ses réflexions sur les armes rayées n’ont pas pris une ride, mais on se plait à imaginer, avec le recul, ce qui se serait passé, s’il avait pris position aussi nettement dans le domaine du fusil de chasse classique.

Il faut en effet lire entre les lignes pour deviner ses préférences, les canons court, le demi-choke, et, quelle que soit la chasse, se baser sur la portée et la distance, en plus, bien sûr, d’une forte pratique avant d’opter pour armes et munitions ad hoc. Malgré tout, il resta en ce domaine, très « local » : son Winchester 21 de 1955 était certes un calibre 20, mais qui tirait des Federal de 1 once (28,5 grammes) ! Il ne dit rien contre l’addition de choses inutiles poignées pistolet, devants « queue de castor », pads de recul pour encaisser charges magnum et canons lourds les portant. Même si, comme on l’a vu, il employait des calibres légers, et sans doute parce que son pôle d’intérêt principal était l’arme rayée, il ne put influencer la mauvaise orientation des fonctionnalités de l’arme lisse U.S. dictée par les fabricants et illustrée par une avalanche de fusils à pompe, et semi-automatiques qui emporta tout sur son passage. C’est sans doute une des raisons pour laquelle il n’y a pas, ou peu, de « fusils fins » là-bas, personne au plus haut niveau des « influenceurs » de l’époque, ne les ayant jamais vraiment défendus…

 

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