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14 avril 2020

Winchester 94 : les raisons du succès

La fameuse carabine à levier de sous-garde a souvent été abordée sur ce site, et si les premiers modèles (1886-1892) obtinrent certes le succès, c’est le modèle 1894 qui a été le plus vendu (7 millions d’exemplaires !) et l’arme civile la plus diffusée. Comme cette année est placée sous le thème Auto 5, et que l’on retrouve aux manettes John Moses Browning à nouveau, voyons voir comment il s’est dépatouillé de l’affaire des poudres sans fumée.

Poster-1988

C’est bien sûr ce contexte qui l’oblige à revoir sa copie. L’invention (française de Paul Vieille, 1884) est adaptée dès 1893 par Winchester pour ses productions, mais aussi s’adapter au réglementaire Krag en « 30 », et il s’agit d’adapter cette avancée radicale aux modèles précédents qui étaient en 44-40. Il faut déjà résoudre le problème d’une munition plus longue (65mm contre 40) dans un boitier à rallonger d’un centimètre, sans le fragiliser car contrairement à la poudre noire qui détonne (ou « explose » si on veut), la poudre pyroxylée entre en combustion, brûle, plus ou moins progressivement. Elle « pousse » plus longtemps et plus fort.

mydail10

JMB va donc améliorer le verrouillage latéral précédent en le remplaçant par un gros monobloc se glissant entre chien et culasse. Plus gros, plus fort, il doit néanmoins disposer maintenant d’une pièce relais pour percuter, et refaire le levier et sa cinématique car cette masse est bien plus lourde que la précédente sans trop toucher à l’infrastructure du boitier pour ne pas la fragiliser. Il trouve la solution en articulant différemment toute cette partie interne, qui s’abaisse en même temps que le verrou et le levier d’armement. La culasse peut reculer plus (la cartouche est plus longue comme on l’a vu) sans toucher à la carcasse. Par ailleurs, le mouvement est plus ample et souple dans une arme qui conserve ses proportions précédentes de maniabilité qui ont fait son succès.

images

Au départ elle va chambrer ce qui existe déjà en poudre noire (32-40 et 38-55), mais un an plus tard en 1895 en pyroxylée, le 25-33 et surtout le 30 WCF, promis à un bel avenir car c’est le fameux « 30-30 » ! C’est-à-dire le 30 du calibre associé aux 30 drams de poudre nécessaires à propulser des balles de 150 à 170 grains autour de 550 m/s à 100 m. On a six coups d’une munition assez « plate » jusqu’à 100-150 m, et suffisamment de peps (autour de 1500 joules) pour tout ce qui se balade à quatre (ou deux…) pattes dans le « wild west ». Bon, la balle, par force à nez plat (pour cause de magasin tubulaire) n’a pas un coefficient balistique extraordinaire (0.218 contre 0.507 pour le 300 Winchester Magnum par exemple), l’étui est à bourrelet donc pas trop facile à « automatiser », plus tard mais beaucoup moins de recul que le 30-06 bientôt réglementaire dans le Springfield Mod. 1903.

3665-hornady-30-30-160g-flextip-leverevolution

La munition est pas chère, facile à recharger, disponible partout, son utilisation militaire limitée, même à l’approche de la Grande Guerre. Les USA et même la France  l’utiliseront un peu dans les tranchées, mais c’est surtout son utilisation civile qui fera sa renommée, la solidité de son verrou permettant de monter même en puissance avec les « big bore » et les calibres spéciaux contemporains où le 30-30 semblait relégué au rang de relique « Old West » quand Hornady avec la ligne Monoflex  et FTX LeveRevolution lui a donné une seconde jeunesse. Les coiffes en plastique souple améliorent l’aérodynamisme, on gagne 100m/s et presque 500 joules soit plus de 2000 joules à 100m. ce qui change bien des choses pour le chasseur de grand gibier. On ne regarde plus de la même manière, à la battue, la fameuse « carabine de cow-boy »…

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