Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
29 avril 2020

Le chasseur..."masqué" précurseur ?

En cette période de pandémie, et de port du masque, avant la généralisation de cet accessoire médical, le chasseur aurait peut-être pu au départ, « à la guerre comme à la guerre » se servir de ce petit matériel dont nous allons analyser historiquement l’usage.

us-woodland-rip-stop-boonie-hat-4479a

 

Homme de terrain, comme le militaire, le chasseur emprunte assez souvent les mêmes voies, celles des robustes vêtements de camouflage, des treillis, surtout avant les années 70 où la garde-robe, sous l’influence de la mondialisation et des USA qui dictent la cadence, imposèrent des motifs désormais courants mais protégés (contre espèces sonnantes et trébuchantes) par des copyrights : Mossy Oak, Realtree, etc…Ils ont éclipsé le camouflage militaire qui cependant, a lui aussi beaucoup progressé, et quoiqu’on en dise, uniquement pour des raisons commerciales d’ailleurs, n’est pas réellement distancé dans la « déception » du gibier de nos jours.

2341_rd

C’est peut-être pour les couvre-chefs que la limite semble la plus poreuse. Pour celui qui ne veut pas entrer dans le look « old british » (ou porter le béret basque pour rester franco-français !), ni arborer les feutres classiques, les chapeaux de style militaire se sont imposés dès les années 50 issus de la campagne d’Indochine, eux-mêmes imités du « slough hat » australien, qui donna naissance au Vietnam au « Bonnie hat ». Imperméable, pouvant être roulé en boule, disposant de brides de camouflage, c’est le plus adapté à nos chasses d’affût ou de battue.

shemagh-coton-noir-et-vert-olive-highlander

Les écharpes-filets qui datent aussi de cette époque, par effet de mode lié à l’airsoft, ont cédé le pas aux shemags, cette protection jordanienne (ci-contre à g.) contre l’hostilité du désert mais qu’on ne verra jamais à la chasse, leur forme carrée manquant de polyvalence dans le port. C’est encore la seconde guerre mondiale qui a chez les anglo-saxons adapté ces variantes du turban (1), du guthra (2), du chèche (3), du « keffieh » (4) mieux adaptées au combat que l’antique casque colonial. Les initiateurs en furent les britanniques du Long Range Desert Group, et le shemag fut popularisé par les combats en Afghanistan, et même nos troupes à titre individuel l’emploient aussi dans le Sahel.

casquette-quick-cover-camo

Finalement, c’est le « tour de cou » (ci contre à dr.) qui, pour le chasseur actuel semble promis au plus bel avenir. D’un prix dérisoire, offrant une foule de motifs, de qualité d’épaisseur, chaleur (polaire ou non) c’est l’accessoire indispensable qui ne devrait jamais quitter le gilet de tir. Véritable « consommable », l’actualité médicale nous fait bien sûr immédiatement penser au masque, ou au cache-nez, mais il révèle encore plein d’emplois : passe-montagne, cagoule, « chouchou » (pour la chevelure des dames), serre-tête, bonnet. Voir ci-dessous. Et plus inattendu encore, sur le terrain camouflage d’armes, sac de transport de cartouches (ou de champignons !), lien de renfort.

unnamed

En battue (il en existe désormais de couleur fluo blaze), c’est presque un atout indispensable qu’on roule en boule dans la poche pantalon, au côté du canif, du mouchoir, et d’une ou deux cartouches en rab. Encore simple tour de cou comme un vulgaire cache-col pour écouter es dernières recommandations au rond, il se remonte d’un seul geste quelques instants plus tard au premier coup de trompe pour masquer l’ovale clair du visage, et même au premier coup de vent passer en mode cagoule. Faut pas s’en priver, encore autour de 20 euros il y a quelques années dans une célèbre marque, on en trouve désormais partout à quatre fois moins cher.  

1/ Le turban, long de 4 m. pouvait, dans la culture musulmane, en cas de deuil en pleine nature, servir également de linceul.

2/C’est le couvre-chef traditionnel des pays du Golfe.

3/ Le chèche du Touareg est également long de 4-5 m et protège tout à la fois du soleil, du vent de sable, et de la fraîcheur de la nuit.

4/ Inspiré du turban, il est très connoté lutte palestinienne, et popularisé par la mode anticonformiste des seventies et l’emploi des treillis par la mouvance dite « autonome ».

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité