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FCM 25.00
12 mai 2021

22 LR : les "années d'or" Golden Bullets Remington

Les boîtes dorées s’entassent encore dans la réserve et ne servent plus qu’à ça, rappeler les années d’or qui ont succédé au coup de tonnerre « Stinger » (1976) et la mode des hautes vitesses pour le 22 Long Rifle. Les internautes adorent détester cette vaste famille controversée, portée autrefois par Remington surtout du fait de leur utilisation à contre-emploi.

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Il faut se replacer dans le contexte des années 80 aux USA, où contrairement à l’Europe, les armes semi-automatiques commençaient à subir un délit de sale gueule, avant d’être finalement prohibées , la révolution des « hi-speed » changea complètement la donne de l’arme de poing de petit calibre. Le port dissimulé ou non, dans certains états devint, notamment pour les dames, et la home defense et le tir de riposte à 7m. entièrement bouleversés. La vitesse de la Stinger et son punch dans un petit volume, par poly-criblage ramenaient le 22 au premier plan pour tous les adeptes du second amendement, et le plinking, cette activité débonnaire qu’on pratique en famille au fond du jardin, subitement reboostée par les balles dorées. Mais tout ce qui brille n’est pas or…

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Les « Cyclone » et « Golden Bullet » étaient des 36 grains de vitesse proche (387 et 380m/s), mais ce fut surtout la « Viper » (427m/s) qui fut la vraie réponse à la Stinger (400m/s) un poil plus légère. La balle solide, conique, était censée être plus pénétrante à poids et vitesse égaux, le poids gagné à l’avant déplaçant le centre de gravité vers l’arrière et donner plus de choc frontal. La « Yellow jacket » affina ce dispositif avec une balle de 33 grains tutoyant le poids de sa concurrente (32 grains) mais poussant la vitesse à 469m/s. Et dans l’autre sens, faible bruit et peu de vitesse (224m/s) le même projectile 33 grains coiffa la « C Bee ». Toutes ces balles vous l’aurez remarqué (voir illustrations) arborant des symboles aussi piquants que vénéneux…

nylon 66

Elles furent bien sûr asservies à la « 66 Nylon » carabine emblématique de la marque (1) héroïne du roman et du film survivaliste « Into the wild », et surtout, à partir de 1993 du 522 également nommé « Viper » (2). Il s’agissait de modèles plinking pour tireurs peu exigeants ou chasseurs tirant de près les varmints soit objectif 2 MOA (6cm) à 50m. et non 1 MOA à 100 m des varminters ! Sur ce marché bien défini apportant des bénéfices constants et une production ahurissante de 6 millions de cartouches produites par jour, le retour d’expérience fut immédiat et considérable. Le projectile en lui-même portait les germes de difficultés d’alimentation dans les semi-autos car le petit rebord formé par la bande de conduite (voir flèche rouge) pouvait accrocher le rebord de la chambre, y enlever des petits « copeaux » de métal, ou voir la balle se « plier » au lieu de grimper sur la rampe d’alimentation parfois rugueuse de certaines armes d’épaule, et surtout de poing.

kknn

Le conditionnement en vrac (« seaux » de 1500 balles parfois !) qui s’entrechoquait au fond des picks ups n’améliorait en rien la régularité des balles, en plus difficiles à reproduire à l’identique en usinage (voir les 2 flèches vertes où c’est patent, même sur cette pub !), et donc la précision s’en ressentit, certaines marques comme Marlin estimant, en plus, que tout ce qui dépassait 393m/s endommageait les rayures. Le contrôle qualité laissa également à désirer sur des munitions bon marché, produites en masse et où l’arrêt de la ligne de production aurait coûté plus cher que les aléas du service après-vente, dans un secteur présentant moins de risques sécuritaires que la percussion centrale. Ce n’est qu’après 2011 que fut constatée une plus grande régularité de la production de ces « balles d’or » qui ont donc souffert de la confusion avec les millions de boites anciennes que l’on trouve encore partout sur les étagères, au fin fond des garages, et c’est aussi notre cas…

viper

La nostalgie et la curiosité peut encore nous les faire tirer comme leur esprit originel de tir puissant et de près de loisir, voire de régulation sous 20-30m où là elles sont presque surpuissantes, quand il n’y a pas d’exigence de placement, ni de précision fine plus loin où là, on emploie des subsonic ou des round nose standard. Avec une arme à verrou, (les semi-automatiques étant interdites chez nous depuis 1996), elles chambrent mieux que la Stinger (3), mais « pètent » autant sinon plus pour le « fun », sans nous faire oublier quand on connaît leur histoire, que « bonne réputation vaut mieux que ceinture dorée »…

viper 522

1/Produite de 1959 à 1989 à plus d’un million d’exemplaires, ce fut la première carabine de série (alimentation tubulaire 14 coups) à sortir avec une crosse autre que du bois, la proximité de Remington avec Du Pont donnant accès au synthétique en plusieurs couleurs (Mohawk Brown, Apache Black, Seneca Green).

2/Malheureuse concurrente des Marlin 795 et Mossberg 702 autour de 150 dollars, faisant appel largement au plastique, elle souffrait d’une détente « granuleuse » et d’un magasin également en synthétique mal placé et de forme banane (ci-contre à dr.), facile à perdre et qu’on pouvait remplacer, mais de meilleure qualité dans l’after-market quasiment au prix de la carabine neuve !

3/La Stinger était plus longue que l’étui normal, et la Golden Bullet était même au-dessous (0,963 inch) que la spécification SAAMI (entre 0,975 et 1 inch), ce qui devait a priori rendre son introduction plus souple dans les magasins SA.

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