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17 mai 2021

1988 : naissance du 12 "Super Magnum"

Si vous achetez un superposé moderne, il y a de fortes chances qu’il soit déjà chambré « Magnum », et même pour la plupart des « automatiques » Super-Magnum. De quoi donc s’interroger selon la loi de « qui peut le plus, peut le moins », pour acquérir une arme parfaitement polyvalente non ? Mais ce serait trop simple et un peu plus subtil que cela, sinon, comme pour les automobiles, tout le monde roulerait alors en moteur V 8 !

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En calibre 12, mondialisation aidant, et marché anglo-saxon ou nord-américain dominant, il faut se familiariser avec les mesures de « gauge » qui se résume à quatre grandes catégories : le « 2 ½ »  notre « 65 » qu’on ne rencontre plus que sur quelques modèles anciens, le plus courant « 2 ¾ » (70), le Magnum ou « 3 » (76), et le Super Magnum ou « 3 ½ » (89). Ce dernier est né début 1988 d’une collaboration entre Mossberg autour de son 835 Ultra-Mag et la firme Federal dans un contexte particulier, celui des balbutiements du tir au substitut en zones humides, de l’interdiction du calibre 10 dans certains états (Californie), et du plein essor de la chasse au dindon sauvage qui avait ouvert dix ans plus tôt dans le Minnesota, là où se situe justement l’usine d’Anoka pour Federal.

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La collaboration immédiate avec la National Wild Turkey Federation aboutit en 1989 à la sortie de la première cartouche chambrée 89 ou Heavyweight Magnum (1), ouvrant un nouveau marché, car celui du 10 qu’utilisaient encore nombre de sauvaginiers était totalement bouché : il s’agissait d’armes technologiquement anciennes, qu’il aurait été délicat de booster avec les nouvelles poudres lentes, au risque de procès en cas d’accident dans un climat industriel éminemment procédurier. Le 12 Super Magnum était éprouvé plus fort (14 000 psi contre 11500) et permettait avec sa cartouche plus longue de pallier à la moindre densité de l’acier obligeant à « allonger » la charge. La différence balistique avec le simple Magnum n’était pas significative, la corde de tir ne variant que très peu avec une pénétration égale de 5 pouces dans le gel balistique à 40m., mais avec quand même, 50% de recul en plus.

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C’est avec la chambre standard de 70 (à g., suivie de la Magnum 76, puis de la super mag 89) que dès le départ, Mike MCIntosh dans Shotguns and Shooting releva le risque du vol libre excessif de la gerbe avant d’arriver au cône de forçage de l’immense chambre. Il faut en effet un peu plus de temps pour atteindre la même pression, les gaz en expansion doivent remplir ce vide trop grand au risque d’un gaspillage qui affaiblit la gerbe, laquelle doit ensuite « sauter la marche » au risque de déformer les plombs. C’est ce qui explique la profusion ensuite des canons aux alésages « adoucis » pour que tout le monde puisse plus ou moins y trouver son compte.

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La gestion du « grand écart » entre les charges légères de 24-28 grammes et les (très !) lourdes de 62 grammes fut un autre écueil toujours difficile à résoudre pour les semi-automatiques où le nettoyage, le rodage, la lubrification sont des facteurs importants dans la capacité de cycler, même dans les modèles « à gaz » censés être moins sensibles à cet égard que l’inertiel, et bien sûr l’antique long recul (2). Il est donc nécessaire de faire des essais, de modéliser, même et surtout si, dans son super-magnum, et c’est le cas de la plupart des utilisateurs…on ne tire que de la cartouche standard !

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Malgré tout, avec les « grosses cartouches » que faut-il en attendre, si on en tire « pour voir » ? Elles ajoutent du poids de charge (33 % et plus) au détriment de la vitesse. Pour le tir tout venant d’un gibier moyen comme le faisan ou le colvert, il faudra nécessairement ouvrir plus grand pour gagner en souplesse. On aura bien sûr plus de plombs dans un modèle plus large à courte distance et la densité sera maintenue plus loin, mais plus lentement. A moins d’être un champion, l’erreur serait de serrer car on aurait alors une corde de tir, très longue, et très lente qui va changer considérablement les paramètres de tir, par exemple si on est adepte des cartouches rapides et légères pour le tir au vol de la palombe. C’est ce qui explique combien ces charges sont plutôt  adaptées, à la sauvagine, au tir sur des mares où le gibier est posé.

A balle où ces armes solides et tout terrain peuvent séduire, il n’y a pas, hormis aux USA (3) de grandes différences du fait des exigences CIP et SAAMI, mais les balles ensabotées et le canon long en lisse s’imposent pour guider la balle poussée le plus longtemps possible par des poudres très progressives. Là aussi les essais s’imposent, et les balles classiques pas toujours bien « portées » par des canons rendus très courts pour être très maniables. Au poste, ces notions de confort ne s’imposent pas, et associés aux optiques modernes, les SA à canons longs règlent par exemple pour la balle-flèche à 90 mètres, et on n’est pas loin de la précision de certaines carabines. Sur sanglier, en milieu plus ou moins ouvert, cette notion est maintenant à prendre en compte du fait de la généralisation des optiques type point rouge.

1/La première désignation spéciale « Turkey » sur une munition Federal date de 1994.

2/ C’est une des raisons pour laquelle le fameux Browning Auto 5, ne se fit jamais en calibre 10.

3/Lightfield IDS Plus seul fait une balle chambrée 3 ½ de 39 grammes qui, à 545m/s donne un gros recul.

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