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FCM 25.00
8 octobre 2021

Calibre 16 et grosses pièces ?

Ayant un peu titillé les adeptes du 20 Magnum (1) nous avons bien sûr, eu quelques retours sur notre penchant vers le vieux calibre populaire de la chasse française, le seul bémol à son sujet pouvant peut-être se trouver du côté des « grosses » pièces : lièvres et renard, mais surtout à la plume ou au marais. Mais bon sang alors, comment faisaient nos anciens ? Ils ne chassaient pas que le lapin…à l’époque où il y en avait encore…Et puis, les encouragements récents, (et clin d’œil à un internaute du 89 qui se reconnaîtra pour la défense du « valeureux guerrier ») nous incitent un peu à en remettre une couche…

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La question se posait sûrement déjà il y a cinquante ans et le problème du 16 actuel reste que ce n’est quasiment jamais un fusil moderne, à mono détente et à chokes amovibles relevant toujours d’une technologie et d’une balistique ancienne dans une période où il y avait moins de pression de chasse, et plus de gibier. Il n’y a qu’à se baisser pour trouver des « pépites » armurières de cette époque sachant cependant qu’elles doivent être utilisée dans le même contexte…même s’il a changé ! Nous l’avons déjà expliqué ici : ce calibre fait à 90% aussi bien que le 12, même sur les gros oiseaux, mais il faut tenir compte de petits détails qui semblent superflus aujourd’hui comme l’emploi des plombs nickelés ou durcis, argument marketing souligné sur la « réclame », de l’époque ou à plus se focaliser sur la bourre grasse également best-seller de cette époque. Plus grand monde, il est vrai, à part des pinailleurs dans notre genre, ne s’intéresse de nos jours à tous ces petits détails qui faisaient le sel de la chasse d’autrefois : on tire du « magnum » à tout va, et basta…

téléchargement

Ne pouvant jouer avec des chokes quasiment toujours fixes et full-demi, il était nécessaire de beaucoup plus se focaliser sur le choix de cartouches, et se concentrer plus sur le poids de charge que sur la vitesse. La poudre « T » était plus vive, et on savait du temps, pas si lointain dans les années vingt, de la poudre noire (1), que la vitesse a peu d’importance dès qu’on descend au-dessous du plomb N° 6. La plupart du gibier était pris à 25 m. et à part les spécialistes (bécasse, etc.) qui faisaient déchoker, tous les canons étaient très serrés d’où la profusion d’artifices dispersants en premier coup, trivialement nommé « plomb fouinard » ! Par contre, la fin de saison obligeait à « monter » au N°4 pour conserver l’énergie de la gerbe à travers un air dense et froid sur un gibier au plumage renforcé, passant plus loin, et souvent porté par le vent soufflant en bourrasques. Le faisan de fin de saison, dans une couverture relativement ouverte, déjà chassé ayant une forte tentation de piéter loin et longtemps, et d’élargir la zone d’envol, n’était jamais tiré à 40m et plus. Eh oui…il était gardé pour la prochaine fois !

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La charge classique de 28 grammes de N°6 qui, à 30m dans un canon lisse groupait 200 plombs dans un carré de 60X60, devait monter à 32 grammes pour faire la même chose en N°5, et théoriquement 36 grammes en N°4…et c’est là que le bât blessait avec l’absence de 16 Magnum (3). Pour ceux qui rechargent, il peut également se montrer anachronique de vouloir à tout prix monter de la bourre à jupe sur les charges lourdes pour ces vieux 16 à l’âme très serrée avec les poudres lentes actuelles qui vont donner plus de pression, donc de vitesse et perturber la modélisation de la gerbe. On en revient donc à la bourre grasse laquelle aime les pressions basses avec moins de fuites et de jets chauds pouvant se glisser dans la colonne de tir et aux gros plombs, chargés, en définitive, de faire le job.

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Pour les mêmes raisons, plus le tir est « gros » moins on a besoin d’étranglement pour conserver un bon motif, surtout dans les petits calibres, et on n’a pas forcément besoin de vitesse pour tirer proprement, surtout au marais où on peut jouer des deux détentes du « deux coups » : charge lourde en gros N° de plomb sur l’oiseau en approche, et charge classique du premier coup sur la pose offrant une grande surface d’organes vitaux. La gamme de poids de ces fusils très légers et maniables comparés au 12 et l’argument portage et confort ne doivent pas faire oublier l’argument balistique. Il est assez léger à monter rapidement à l’épaule, et lourd pour le suivi ou le swing du chasseur « moyen ». Le calibre est secondaire face à l’ajustement et à l’aisance de manipulation, et si le 16 était justement le fusil de base du chasseur « moyen » d’autrefois, ce n’était pas sans raisons.

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 1/ Voir archive du 8 avril dernier.

2/La règle du rechargement de la poudre noire à la chasse tentait autrefois de définir un volume proportionnellement égal en rapport poudre-grenaille. Il s’agissait, en fonction du rétreint, de jouer autour des paramètres suivants : lisse égal plus de charge, moins de poudre ; serré plus de poudre moins de charge, et donc dans ce dernier cas, plus de vitesse, mais au détriment de la cohérence de la gerbe. Un équilibre subtil à doser également avec les qualités variables de ces poudres noires : fine, superfine, etc. et de leurs conditions de stockage, non seulement dans les armureries, mais aussi les épiceries du patelin, car elle servait aussi à exploser les souches et autres avatars de la vie à la campagne…

3/ Il a existé, voir notre dossier sur les fusils Kerné (archives sur ce site des 5-6-7 avril 2017) mais également aux Etats-Unis, mais sans jamais vraiment aboutir…et c’est une chance pour lui !

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