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FCM 25.00
30 octobre 2021

Etes-vous dur...à la détente ?

Voilà bien une question qui agite assez peu les chasseurs, demandez autour de vous, la plupart s’en foutent, la pression sur la fameuse « queue » de détente, une des dernières choses dont ils se soucient sans se focaliser si elle est lourde ou légère, son principal atout étant tout simplement de se faire oublier.

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C’est le ball-trap où la fluidité du tir est un facteur important, arrivant après plein d’autres considérations techniques qui l’a fait revenir au premier plan, et peut-être la battue à l’arme lisse, amener à y réfléchir plutôt deux fois qu’une comme on va le voir plus loin. Malgré tout, il faut revenir à quelques grands principes édictés jadis, au temps des grands classiques britanniques : sous 3 livres (1,36à kg) danger, plus de 5 livres (2,26 kg) handicap. Par danger il fallait entendre non seulement une détente trop sensible en action, mais aussi le risque que sous le recul du coup, ou d’une chute inopinée, les deux canons puissent tirer en même temps, ce qui n’était bon ni pour la solidité des armes, ni l’épaule du chasseur.

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Les grands auteurs, en ces temps de détentes doubles, antérieurs aux chokes amovibles et à rétreints différents pour frapper à des distances variées, partirent du principe que la première devait être plus légère, et la seconde plus dure pour éviter les décharges involontaires, mais surtout parce ce que, plus près du pouce, on engageait la seconde phalange, plus forte que le bout de l’index. Charles Lancaster préconisait 1,58 et 1,81 kgs ; Gough Thomas suivait G.Burrard (1,58 et 2,04) mais sans vraiment dire pourquoi. Les grandes marques y allaient également de leurs conseils, Browning 2,04 et 2,49 en utilisation chasse et 1,81 à 2,26 en utilisation tir. La plupart des 12 allemands étaient plus lourds et grossiers de 1,81 à 2,4, quand les fabricants américains (par crainte des avocats !) montaient (1) à 8-10 livres (3,62 et 4,5).

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La théorie selon laquelle, le poids correct avoisinait la moitié du poids de l’arme qui datait du temps des ressorts plats et leur sensation classique de rupture aux ressorts à boudin de plus en plus répandus car ne vous laissant pas en rade au plus mauvais moment. La détente unique connue très rapidement, puis même en kit (Miller) « durcit » un peu la norme 3,5 à 4 livres (1,58 à 1,81 kg), et l’avènement des semi-automatiques compliqua encore la chose. Le pionnier Auto 5 et son rappel mécanique attira l’attention obligeant à « fouetter » la queue de détente, et ses successeurs se firent remarquer, eux, par des détentes traînantes à course excessive dictées par la conception de percussion moins directe que les armes classiques, et les conditions d’utilisation et de manipulation rustiques. Le poids de 5 à 7 livres (2,26  à 3,175 kg) nécessitant, pour les plus pointilleux, des kits (Timney Trigger Fix, Briley, Mossberg) les ramenant à 3 livres, mais tous interrompus de nos jours car trop chers à produire, pour trop peu de volume, les fabricants ayant également progressé en ce domaine.

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Si on y réfléchit un peu quand on a plusieurs armes, on se rend compte qu’on s’habitue à tout, et que le poids d’une détente trop dure s’oublie un peu quand, en chassant devant soi, le coup est tiré « au coup d’épaule » quand la plaque de couche la rencontre. On ne presse pas progressivement comme le carabinier, donc le « coup de doigt » n’est pas forcément critique pour peu qu’on y soit habitué. Par contre, il ne faut pas que cet effort à vaincre puisse nuire au tir lui-même, par exemple au tir appliqué qu’on peut rencontrer en battue quand, au poste, on voit le gibier approcher, puis passer la ligne. Une détente trop dure pourra faire « tourner » imperceptiblement le canon, retarder le tir à balle donc demandant intrinsèquement plus de précision, dans une fenêtre délimitée, dictée, entre autres, et en premier lieu, par des raisons de sécurité. Hormis le travail d’armurier rigoureux, le tir à sec, après suffisamment de répétitions devrait permettre de maîtriser ce petit handicap sur une arme dédiée.

1/Pour les armes de poing portées, le mieux est parfois l’ennemi du bien. Quand Jeff Cooper de la Gunsite academy préconisait 3 lb (1,360 kg) pour le Colt 1911, la Police de New York, par crainte des procès suivait pour sa détente spéciale NYPD…11 lb, soit près de 4 fois plus (4,98 kg) ! Ce qui n’empêcha pas en août 2012 lors de l’arrestation d’un suspect près de l’Empire State Building par 2 policiers à 10 m. et 16 coups tirés, outre la personne poursuivie, 9 passants blessés par des balles perdues. Les détentes trop « dures » n’ont pas que des avantages…

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