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FCM 25.00
27 octobre 2021

Trop gros le 300 Winchester Magnum ?

C’est, dans notre pays, surtout grâce au succès de la Browning BAR que ce calibre est populaire en battue. « Bon à tout faire » et très répandu il peut être amené à tirer bien plus petit qu’un sanglier avec ce qu’on a bien sûr sous la main, le plus souvent une balle de battue autour de 180-200 grains : chétif chevreuil, voire même renard qui se dérobe. Son choix de balles, de 150 à 220 grains, et surtout son allonge en fait une munition d’avenir pour d’autres menaces venant bientôt de l’Est…

varmint loup win

Il faut se tourner vers la patrie du varminting, où les attaques en période de vêlage et d’agnelage sont si anciennes (voir ci-contre) et cruelles (1) qu’elles devraient faire réfléchir dans notre pays les bons apôtres de la théorie foldingue des « régulateurs naturels » pour comprendre quelle bonne médecine y employer. Les éleveurs du Midwest, c’est vous dire s’ils sont aux petits soins des chasseurs, y garent, pour eux, aux pied du bétail, de petites remorques spécialement aménagées pour l’affût, et ces tirs aux limites de ce que nous commençons à découvrir chez nous. Disons depuis la banalisation du tir du chevreuil d’été pour lequel d’ailleurs voir ce qu’offre « vers le bas » ce calibre banal en France, peut aussi être intéressant.

Il entre tout d’abord dans l’esprit de polyvalence qui, à notre avis, va concerner la majorité de nos chasseurs « de base », ceux qui continuent de pratiquer en lisse, mais « montent », souvent après pas mal d’hésitations, à l’arme rayée, dans le contexte de la battue communale qui tire tout, du renard au sanglier, et un peu plus haut en poids de gibier (plus gros cochons et « grandes pattes »), la chasse privée. On connait tous des gars qui ont du 300 WM, il est disponible partout et pas trop cher, c’est le premier choix évident si on prise le fonctionnement semi-auto qu’utilisent quasiment tous les jeunes permis.

iur

Créé en 1963 avec la volonté de faire un mix des qualités du calibre « 30 » du 30-06 Springfield et la trajectoire plate du 270, il a bénéficié de l’expérience de la marque sur le 338WM, à partir de l’étui 375HH raccourci. Sorti bien plus tard que le 300 Weatherby magnum (1944) et le 308 Norma (1960) il les a supplantés non pas grâce à la Browning Bar, comme on pourrait le croire en France, mais en raison de l’excellente Winchester à verrou mod. 70, et surtout les chargements immédiatement disponibles : 19 pour Hornady et presque autant pour Federal. De nos jours, rien qu’en France on en compte près de 200 ! Malgré les hautes pressions (64 000 psi à comparer aux 43 000 du vieux 30-30) le recul est encore gérable. De g. à dr. ci-dessous, le 300 Winchester Magnum à g comparé au 30-06 et au 308 Winchester, toutes cartouches de « 30 ».

300WM, 30-06 308

Ce n’est donc pas du côté des chasseurs de whitetail qu’il faut chercher une réponse à ce tir sur des gibiers moins conséquents, mais, comme on l’a vu plus haut, ceux qui tirent le coyote et à l’occasion le loup, même si ce dernier peut parfois peser trois fois plus. Les balles recommandées sont des 150 grains qui vont de la passe-partout Core-Lokt aux Federal Fusion et Nosler Partition, et en dessous bien sûr pour ceux qui rechargent à 110 et 120 grains. Le paradoxe étant bien sûr de tirer des balles plus petites bien au-dessous de ce pourquoi la munition a été conçue au départ, et à un taux de torsion (2) standard de 1/10 trop rapide. Il faut donc abaisser la vitesse, et mettre moins de poudre dans un étui déjà immense (3), en conséquence trouver un difficile équilibre si on veut tirer de loin, car de près, bien sûr, tout marche. Il y aura moins de recul, et moins de bruit si on tire avec des canons de 24 pouces (61cm) et plus, pour garder la vitesse autour de 969 m/s comme la Ballistic Tip Nosler de 125 grains.

rich300wsm2a

Comme il n’y a pas ici de problèmes de venaison à ménager, et que la peau, on s’en fout, Richard Franklin, un armurier du Montana propose même des carabines en 300 Varminter (ci-contre à dr.) calibre élaboré à partir du 300 WSM qui groupe 4 cm à 500 m pour culbuter les marmottes à longue distance. La vitesse (1212 m/s) impose un taux de torsion de 1/17, des chambres spéciales et une forte usure des canons dans cette discipline où on tire beaucoup, parfois 200 cartouches par jour ! Mais le principal atout relevé par les tireurs américains ne nous est pas étranger étant celui du double usage avec son arme habituelle. Notamment de s’entraîner pour de bon et non au stand, avant la saison grand gibier avec un fusil « qui pousse », et de bien gérer la vitesse rapide de ce calibre et l’avance réduite sur des coureurs de petite dimension. Sur un tel calibre à tout faire, et une arme de tous les jours, pas besoin de se souvenir des plusieurs positions de sécurité, de poids de détente, de trajectoires différentes. On va vite à l’essentiel, plus confiant, et pour tout dire, plus précis. On peut donc tirer du renard roux (et peut-être demain du charbonnier tirant… vers le gris, quand il aura gagné tout le pays et que ce sera autorisé vu les dégâts sous la pression de la population…) au 300 WM ! Même pandémie, le terme est d’actualité, même vaccin, et même potion, des deux côtés de l’Atlantique…

1/ Notamment la vision déchirante de foals dévorés vivants à la sortie de la matrice, et souvent la mère derrière !

2/Un taux de torsion rapide a besoin de plus de poudre pour égaler la vitesse obtenue avec une balle particulière dans une torsion plus lente. Plus de torsion c’est aussi plus de couple, et un facteur de plus à gérer lors du tir de petits groupements. Plus la balle est longue, plus il faut tenir compte de la surface d’appui de celle-ci par rapport au taux de torsion. En général les balles longues sont lourdes, et la torsion doit être rapide pour obtenir la stabilité et nécessitent une poudre à combustion plus lente. Les poudres plus rapides avec un pic soudain et pointu conviennent à des balles à surface d’appui légère qui ont peu de traînée, partent rapidement, et perdent aussi plus vite leur vitesse.

3/A l’exception des charges réduites, les grandes marques de poudres ne préconisent jamais moins de 80% de capacité de l’étui car la détonation dans l’espace libre est aussi néfaste que les surpressions.

 

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