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23 novembre 2021

22 LR : American 180 et le "mur" de balles

Même si l’utilisation « chasse » du 22 LR n’est pas trop politiquement correcte de nos jours, rien ne nous empêche de nous intéresser à ce calibre qui a tant enchanté notre enfance. Son utilisation « réglementaire » si on veut, est avérée car on en dota un moment l’administration pénitentiaire avec des carabines « Reina » dans les miradors, mais nos amis US qui y avaient également pensé, ont fait beaucoup plus fort avec l’American 180.

American-180-2 tetiezre

 

Paradoxalement c’est une invention de l’armurier de l’Utah Richard Casull connu pour le gros calibre de revolver (454) qui porte son nom, mais associé à Wayne Baker, il ne faut pas oublier qu’il fut le concepteur, en 1978, de revolvers miniatures désormais bien connus de la firme North American Arms. Dans les années soixante, s’inspirant du design du FM Lewis à tambour supérieur de la première guerre mondiale, et fonctionnement à culasse non calée (comme le Ppsh 41 ou le MP 38) il fit 80 exemplaires d’un modèle 290 associé aux premiers lasers volumineux et lourds. Dans les années 70, le modèle 180 était bien plus abouti au départ autour d’une munition spéciale, le 22 American, pour conserver, en 22LR, la puissance du 22 Magnum.

American-180-3

 

Il s’agissait en milieu urbain, de profiter du faible recul soit en tir de barrage pour arrêter des émeutiers, bloquer des voitures lancées, ou lors d’interpellations musclées de personnes aux forces décuplées par la drogue, d’opposer une barrière de plomb de 20 balles par seconde ! Le « camembert » de 180 cartouches pouvait en effet être étendu à 220 ou 275 cartouches. Partant du principe que 5 balles de 22 LR font 195 grains, soit à peu près autant qu’une charge standard de 45 ACP, ou d’une décharge de chevrotines tirée à partir des nombreux fusils à pompe dont dispose la police, on misait sur le « mur » de balles bien maîtrisé d’une arme lourde (4,5 kg avec chargeur de 175) et des rafales courtes de 5 coups. Avec 35 rafales si chargeur de 175, et en poussant à 55 pour le 275 on avait tout le temps de voir venir, la lenteur du réapprovisionnement (15 minutes à la main, 3 avec un outil spécial par un policier bien entraîné) incitant alors à laisser tomber, et à se rabattre sur l’arme de service !

American-180-6-150x150

Malgré tout, associé à l’effet dissuasif du laser, l’engin, testé par les gardes pénitentiaires de l’Utah avait d’immédiates vertus apaisantes…L’usage opérationnel n’a été relevé qu’une fois, en novembre 1974 à Fort-Lauderdale (Floride) où deux policiers furent opposés à deux malandrins qui, forçant un barrage leur tirèrent dessus. Le premier riposta avec son pompe à balles et rata la cible, le second avec l’American 180 explosa la vitre arrière, plusieurs des 40 projectiles touchant un peu partout les fuyards ! On le voit, malgré son aspect de jouet récréatif de plinking pour éventuellement graver ses initiales sur les cibles au stand, ou faire de la musique avec les gongs métalliques, l’engin était efficace jusqu’à 100 mètres, et on pensa même à en faire une version à double canon…pour se forcer un passage dans les murs de parpaings ! Il y eût même un projet, en anti-guérilla pour les pays du tiers monde de monter 8 de ces mini-mitrailleuse sous l’aile d’un ULM qui, tirant en même temps enverrait autour de 12000 projectiles à la minute…

Une loi de 1986 et surtout la faible demande des administrations ne permirent pas de développer ce concept qui dans d’autres calibres, avec les « chain guns » chez les militaires recreusait, cent ans plus tard une vieille idée, celle de la mitrailleuse Gatling.

 

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