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FCM 25.00
6 avril 2022

Balles à bourres attachées (II) : Rackmaster contre Buckhammer

Nous venons de le voir, la balle Brenneke a passé sans encombre des décennies parce que sa conception originelle était la meilleure, qu’elle s’adapta sans cesse, l’avance obtenue en recherche-développement lui permettant de répondre aux offensives d’où qu’elles viennent. Les USA pour les raisons évoquées dans l’article précédent furent plus longs à réagir, mais quand ils le firent dans les années 80, ce fut de manière massive.

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En matière de balles à sanglier, nous avons en France avec les « techniques » Fier et Sauvestre les meilleures du monde certes, mais il ne faut pas oublier qu’elles furent aussi au départ plus ou moins destinées, pour les forces de l’ordre notamment aux Etats-Unis où sévissaient les grosses balles dont nous allons maintenant parler. Pour rappel, face aux chiffres qui vont suivre il s’agit dans l’ordre de balles de 445 et 580 grains qui font 2772 et 4373 joules à la bouche.

BH_WIN S20SR1

Si la Winchester « Rackmaster » qui se faisait en 12 et 16 était une Foster empennée, améliorée par la technique de bourre attachée, pas trop chère, polyvalente lisse-rayé, le dispositif Winglide améliorait l’alignement de la liasse dans l’alésage. Toutes les balles en lisse perdant les deux tiers de leur énergie à 100m. il faut jouer avec trop de paramètres à la fois pour obtenir une cohérence dans la colonne de bourre. Si elle bascule ou se déforme à la base du projectile, la précision fout le camp avec effet lacet, impacts en trou de serrure ou bourre cul par-dessus tête (1). S’il y avait bien une coupelle noire à l’arrière elle n’était pas attachée, étant juste là pour protéger la base creuse de la jupe. D’un poids de 493 grains (32 grammes), elle était destinée à travailler très tôt pour un tir de près sur cerf de Virginie dans les états où les armes rayées étaient interdites et un placement d’épaule pour « ancrer » l’animal dans une végétation touffue de suivi difficile.

lightfield comm

C’était la chasse « de bois » où en rayé par exemple le 35 Remington était préféré au 30-30 que, d’entrée, une marque peu connue chez nous, Lightfield proposa de bien plus grosses balles (600 à 730 grains) pour tenir compte du fait qu’on pouvait aussi, dans ces chablis tomber à l’improviste sur l’ours noir, plus petit certes, mais tout aussi dangereux que le grizzly ou l’élan dans les territoires du Nord. En sus, ces grosses balles (ci-contre à g.) à fort recul tirées par exemple dans un Remington Super Slugger à pompe (3) bien garni pouvait s’emmener en Afrique sur le buffle avec comme autre intérêt de pouvoir s’accoutumer aux méchantes ruades par exemple du 458 Lott ! L’énergie la plus élevée jusqu’à 25 m, en gros notre distance de battue, était en 3,5 pouces (chambre 89) la Lightfield Commander dont le boulet de 30 grammes à 575m/s donnait 5032 joules au museau, et encore 3536 joules à 50m. Lightfield fit aussi une IDS chambrée 76 et 89 (505 et 575 m/s) avec énorme puissance à la bouche (5236 joules), mais encore 2380 à 125m. soit pas loin derrière le 458 Winchester !

win elk

Avec optiques, le tir « à plat » sur 50-150m. devenait possible et la Remington Buckhammer, plus commercialisée depuis 2010 du fait du marché se dirigeant vers les canons rayés et les balles ensabotées, reprit le flambeau mais un degré en dessous pour des chasseurs « moyens » utilisant des armes à chambres standard 70 et 76, toujours des grosses balles de 35-39 grammes, rapides (569-515 m/s), 4352 joules. Un terrain également occupé par Winchester avec deux balles de 25 et 26 grammes. La plus légère à 606m/s, était particulièrement polyvalente : 3654 joules à 50m, 3264 à 100m. et encore 2850 à 100 m. Avec un poil de précision en moins avec les scopes, à 100m on titillait le 30-06, mais avec un lingot deux fois plus gros !

lm

Et Brenneke dans tout ça ? Eh bien il s’adapta à côté de toutes ses autres productions (2) avec une balle spéciale Black Magic de 602 grains (presque 40 grammes) dans les deux magnums, spécialement adaptée à la fourchette 60-100m. distance où ses 289m/s résiduels (455m/s à la bouche) fournissaient encore 1657 joules. Sans les faiblesses des uns, ni les excès des munitions frappant aux deux bouts, tuant d’un côté et blessant les épaules de l’autre, la marque centenaire continua son petit bonhomme de chemin des deux côtés de l’Atlantique. Malgré les « balles techniques » citées plus haut, le vieux concept de bourre attachée reste d’actualité chez nous aussi.

MW3008-2

1/ Contrairement aux armes rayées à percussion centrale ou si on suit les tables et que les balles sont bien serties tout va bien, en lisse il y a de nombreuses variables qui affectent la cartouche d’une manière ou d’une autre. La balle doit avoir un bord de fuite parfait adapté à l’alésage et un maintien ferme de la liasse, plus un sertissage final déterminant pour la précision. Rien ne doit affecter la sortie du projectile, ce qui explique qu’il est souvent ouvert…également à tous les vents, et à l’humidité ambiante ! Pour la gerbe de plomb c’est moins grave, et mal foutu, il peut même faire office de disperseur…ce qui peut arranger le tir approximatif des maladroits !

2/ Voir archives du 13 janvier 2015

3/ Voir archives du 10 novembre 2016.

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