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FCM 25.00
25 septembre 2022

Etre "automobiliste" ou "pompiste" ?

Les analyses pessimistes sur l’avenir de l’énergie ne sont pas en cause dans le titre ci-dessus, même si à la chasse comme sur la route, il y a plus de manieurs d’« automatiques » que de fusils à pompe ! Les débuts timides voici bien longtemps du « Rapid » de la Manu vite bâclés par les tracasseries administratives ont occulté le débat profond et la question plus que séculaire agitant les sauvaginiers U.S. entre les deux modèles.

une

Il y a bien toujours là-bas, un « 870 » (1) qui sommeille dans le « blind » au cas où, et le retour momentané dans notre paysage de ce type d’arme via les rayures non dispersantes mérite comparaison, et même essai d’une arme récente dans notre prochain envoi. Roi du marais américain, et des discussions animées au poste, le fusil à pompe fut le cheval de bataille du delta du Mississipi aux « stores » des Grands Lacs car c’était, au départ, une arme de débutants, bien moins chère que son premier concurrent en semi-auto jusque dans les années soixante, le fameux Auto 5, quand on préférait mettre ses bons dollars plutôt dans les leurres ou les cuissardes. Après, on s’habituait à la musique acier sur acier de son processus d’ouverture sensuel et tactile, le recul vite oublié dans le feu de l’action aidant à propulser la main faible vers l’avant.

deux

Au début, la manœuvre obligeait à se concentrer en faisant en sorte que chaque coup porte car il fallait un peu de pratique, la différence étant presque négligeable en des mains expérimentées (2). Dans ce cas le fameux « clic-clac », si dissuasif en matière de home defense, se confondait même avec le tir. Beau dans sa simplicité-légéreté, le mouvement, comme le déclenchement  type appareil-photo, permettait de mémoriser des tirs dont on se souvenait, et comme le chapeau ou les bottes, le maniement s’améliorait à l’usage : tirer trois coups le plus rapidement n’a en effet,  rien à voir avec la chasse, et c’est le succès à chaque coup qui compte, le troisième étant perdu le plus souvent.

trois

Sans même parler des cinq coups possibles on vantait son équilibre global, sa facilité de transport-démontage par un seul contre-écrou, sa fiabilité dans les conditions difficiles du marais et surtout, sa tolérance à l’éventail des caractéristiques de munitions, très important à l’époque des cartouches en carton, ou certains aspects pratiques « defense » inconnus chez nous, permettant de tirer des munitions à faible recul améliorant la précision au tir des forces de l’ordre. La vitesse mécanique n’était pas essentielle laissant plus de temps de décision pour opérer des choix judicieux contre les « méchants », mais aussi dans quelques chaudes affaires à la chasse. La tolérance à la saleté et aux négligences d’entretien permettait de les trimballer partout dans les pires conditions : dans les « racks » des voitures de police, mais aussi les camions des fonctionnaires (forestiers, cantonniers) risquant de rencontrer dans la nature, des animaux dangereux, leur fonctionnement étant parfaitement intuitif même pour le quidam non chasseur.

rem fusil

C’était aussi l’arme du tir dans des positions inconfortables et du transport en toute sécurité chambre vide, mais immédiatement fonctionnelle avec une commutation simple des cartouches. Paradoxalement, c’est l’acier, dans les années 90 qui a permis de voir l’arrivée d’une nouvelle génération, et pas seulement américaine, de fusils à pompe de chasse, car il nécessite des cartouches plus longues pour compenser la densité moindre. Les sites sauvaginiers US abondent en discussions animées sur l’emploi des charges (le plus souvent deux coups de petit plomb acier, et un de « BB » dont nous avons parlé le 26 juin dernier), le pompe gardant plus la cible dans le mouvement en réajustant que le SA et son « saut de canon ». Seul inconvénient, la cadence un peu moindre, les coups « en rab » (4 ou 5 ?) n’étant pas déterminants quand on connait, sur les « automatiques » les arcanes du « shadow loading » dit encore « floating the 4th shell » !

qq

Chez nous c’est une zone grise dont personne ne parle, mais qui là-bas anime les débats car, selon les états (3), les 5 coups peuvent être légaux sur certains gibiers : souvenons-nous bien sûr de la raison pour laquelle le fameux Browning fut si bien nommé  « Auto 5 » ! L’acier encore, avec plus de blessés a,  plus ou moins légitimé la chose pour achever les désailés si on n’avait pas un bon retriever à proximité, mais il ne faut pas non plus trois heures pour recharger un SA. Pas mal de nos armes du marché actuel, quand on connait la « combine » (4), acceptent cette « quatrième flottante », mais les chasseurs seraient fous de penser que les gardes ne connaissent pas tous les tours que jouent les braconniers. Après, il faudrait être pris avec quatre, entendre tirer ou décharger quatre où une combinaison de tout ce qui précède pour obtenir condamnation, tâche quasi impossible sur le terrain. Pour des raisons pratiques, ils ignorent sans doute le fait que c’est possible, et n’iront pas plus loin s’ils n’ont pas une solide raison de croire que vous chassez réellement avec 4 cartouches dans le fourbi. Certaines armes ont des dispositifs (rainure) qui empêchent cet artifice, mais qui peuvent se boucher par soudure TIG, mais là, l’intention de tricher serait patente, et, en plus la garantie annulée si le bazar s’enraye !

win mod 12

Les pompes actuels, outre les atouts pratiques énoncés plus haut, et que nous verrons dans l’essai suivant, sont plutôt enclins à nous guider vers l’amour du bon vieux temps, comme les bons livres de chasse pour nous guider sereinement jusqu’à notre dernier tir. 

1/Le concept fut inventé par J.M.Browning en 1893, et le Remington 870 qui en est issu, a dépassé depuis 1951 les 10 millions d’exemplaires.

2/Les compétitions de speedshooting, et les expériences de Rudy Etchen l’ont montré, la différence de rapidité est minime entre pompe et SA : 0,25 seconde contre 0,35

3/Aux USA les amendes sont salées (300 $ si abandon d’étuis vides dans l’Utah) souvent associées à la confiscation de l’arme. Le Missouri et la Californie bloquent tout à 3 cartouches, la sauvagine est la plupart du temps limitée à ce chiffre, sauf (New Hampshire par exemple) ceux qui qui permettent 5 sur les oies des neiges au printemps. Michigan et Minnesota permettent également 5 sur faisans, cailles, lapins.

4/Petite manip connue : 2 dans le magasin, 1 dans la chambre, 1 au-dessus du transporteur, sous le verrou. 

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