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FCM 25.00
13 octobre 2022

Sans plomb ? Pour se rassurer : la potion du bon Dr Jones !

L’horizon 2023 peut légitimement angoisser celui qui, depuis 1970,  a tiré au plomb avec des dizaines de pétoires de tout acabit. Eplucher toutes les données disponibles en archives et sur le Net, nous donne le tournis, et les vapeurs des creusets de la métallurgie la nausée, quand, tout à coup, l’horizon s’élargit, et un vent de fraîcheur balaie tous ces miasmes. Suffira-t-il de tirer, comme on vient de le voir (1), « plus gros et plus large », un bon toubib anglais qui confirme la chose, va nous éviter la purge !

pomll

 

Il faut quand même pas mal patouiller dans les polémiques du tir sportif anglo-saxon quand il se prit de bec, à sa sortie en 1997 de son livre (Sporting shotgun performances), et du logiciel (2) gratuit (Shotgun insight) concomitant avec le fil d’articles contraires qui se développa alors sur les forums. Pour résumer, la plupart des analyses balistiques qui dataient avec Burrard, des années 20, se renouvelèrent avec quelques ouvrages célèbres (3) qui ne tenaient pas encore compte des bourres à jupe, ni de l’acier, et où immédiatement dès que cette mesure fut prise en Amérique du Nord, les travaux de Tom Brister firent autorité.

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Le Dr Andrew Jones en 2007 n’ayant comme seul objectif que l’amélioration des fusils de chasse, et non de sport, cumula sur ordinateur plus de 2500 modèles pris par ses soins, ou publiés dans le passé, pour offrir quelques conclusions plutôt iconoclastes. Résumons :  le tiers central de la gerbe, en gros 30 cm, représente 60% de la gerbe, mais attention, quel que soit, le calibre, le choke, et même la distance qu’il arrêtait quand même de juger à 50m, car aux limites de l’observation en cible. Pour lui, un bon modèle régulier à 20 mètres, (l’étalon étant pour 28 grammes de charge 29 mètres), était la bonne annonce de ce que serait un tir encore potable à 30-40m. Les essais ne furent en rien différents, que l’on utilise un calibre douze du commerce, ou un vingt dix fois plus cher, les petits calibres montrant cependant moins de souplesse pour jouer sur les modèles selon les autres critères que l’on va voir plus loin.

choke1

Le succès reste donc pour ce chercheur, de placer ce « noyau » central de 30 cm de diamètre sur la cible. On peut certes frapper plus ou moins en périphérie, mais on ne peut plus alors compter sur elle pour garantir le succès, notamment à la chasse et sa règle des cinq atteintes, quand, au ball-trap, une seule bille suffit à casser le plateau. Et c’est de là, bien sûr, que s’enflamma la polémique avec les tireurs (4). Plus que l’arme et les bricoles qui vont avec -et là on imagine les hurlements des fabricants, qui voient tout à coup s’effondrer tous leurs arguments de marketing (5)- c’est l’équation balistique qui compte, et la cartouche suit immédiatement derrière : facteurs de bourres, de grenaille qui doit éviter la déformation, de vitesse pour l’énergie cinétique. A l’évidence, les cartouches modernes ont boosté toutes ces qualités désormais de haut niveau, et tout comme le dit également Neil Winston, c’est la charge utile qui prévaut.

cchooser

Sorti à peu près au même moment, le « choke chooser » de Warren Johnson (6) qui indiquait la constriction nécessaire en fonction de la charge fut battu en brèche par ces travaux montrant que le lisse (cylinder) à 20 mètres donnait le même schéma que le full à 35m., l’échelle de toutes les appellations n’offrant que 15m de portée en plus, la différence entre demi et full étant négligeable à 40m, et pire encore à 50, le full dispersant peut-être un peu moins ! Quand on connaît l’importance de l’aftermarket US en ce domaine, et sa multitude d’offres (Kicks, Patternmaster, Briley, etc.) on imagine que certains firent grise mine…

Chez nous où depuis belle lurette, plus personne ne « modélise » en tirant « à la planche » dans le fond du jardin. Sortant des généralités genre « à 15 m tout marche, même du 7 pour les oies, et plus gros pour plus coriace, et plus lourd pour plus loin », on en était resté aux anecdotes et intuitions personnelles, à l’effet placebo de l’opinion des copains, ou le conseil intéressé de l’armurier…qui n’a plus le temps de tirer, et encore, quand il a son permis de chasse en poche ! Cette lecture rafraîchissante où tout s’éclaire, va nous redonner le moral pour la transformation qui s’annonce, rendant le choix plus simple, en gros, demi-choke pour tout faire, à condition comme disaient nos aïeux de tirer « ben drêt » ! Le général Journée qui fit l’essai avec des conscrits, montra en effet qu’un bon tiers déviait, sans entraînement naturellement à l’épaulement d’un degré, ce qui représente à 40m. deux fois le diamètre central de la gerbe précitée, et donc pas loin d’un mètre derrière une cible qui se déplace. Quant à rater donc, autant le faire devant, non ?

1/Voir archive du 6 octobre 2022.

2/Il prit le relais du Lowry shotshells ballistics sur Windows, sans concurrent depuis 15 ans, et relayé depuis par KPY.

3/The Mysteries of shotgun patterns (Oberfell-Thompson), Shotgun shooting (John Brindle), Lyman reloading handbook, the Shotgun (J.O’Connor),etc.

4/Chasseurs et tireurs sportifs n’ont pas le même objectif : les premiers les effets de bons modèles de gerbe dans la plage normale d’utilisation sur le terrain, les seconds les « coups de longueur » sur le pas de tir. Voir les vidéos de G.Digweed cassant des plateaux à plus de 80 m.

5/Tous les artifices sur les canons de « back boring », ou de cryogénisation et autres arguties pseudo scientifiques dont les effets n’ont jamais pu être prouvés, sinon le « ressenti » de tireurs sportifs largement sponsorisés.

6/Ce petit gadget (13$ en 1996), était surtout destiné au sport, et sous forme d’une carte à glissière préconisait le rétreint correspondant à la charge ayant 80% de chances de casser le plateau avec deux plombs seulement.

 

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