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FCM 25.00
15 octobre 2022

Sans plomb : la cartouche qui fait mouche ?

Vos réactions aux derniers articles montrent que le sujet tracasse un peu. C’est assez normal car, depuis des lustres, on était fidèle aux marques, aux habitudes souvent familiales, en oubliant que le tir de chasse, à l’époque, était un investissement personnel pour ne pas tirer à l’aveugle. Nous avons déjà évoqué ici des attaches familiales dans la Bresse où, en 1958 on étalait, sur la porte des cabinets, au fond du jardin, de larges pages du « Progrès » pour vérifier la différence entre les « toutes cousues », et celle patiemment concoctées lors des veillées hivernales.

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C’est un peu un retour à ces fondamentaux qui semble s’annoncer car on n’avait pas tort de douter des effets non mesurés de la « réclame ». En 1927, une étude du journal American Rifleman sur 4000 cartouches avec même charge et choke montrait des écarts de 20 à 90% de répartition des plombs, ramenés à 20% en 1946. En 2013, avec l’acier sur 15 coups de 2, l’écart était encore de 37%, et ne parlons pas des vitesses. Nous venons de l’expliquer, le calibre douze qui représente toujours 80% du marché, donnera toujours plus de chance de meilleure modélisation (1) sur les charges promotionnelles acier qui seront toujours les plus vendues, et de loin, surtout pour ceux qui tirent beaucoup, notamment les sauvaginiers, ce que les statistiques US confirment tous les jours.

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De nos jours, personne ne « modélise » plus, ce qui peut se comprendre car, comme on l’a vu plus haut, il y avait encore beaucoup de chargements manuels individuels ou même chez les armuriers de chef-lieu de canton (voir ci-contre à dr.), pour ceux qui n’avaient plus le temps de tourner la manivelle du sertisseur. On veillait à la qualité du plomb : laitonné, doré, durci notamment à l’antimoine qui pouvait atteindre 6% notamment dans la grenaille où on cherchait le coup « le plus dur » pour la distance. La taille n’était pas forcément constante, ni la sphéricité qui s’apparentait parfois à celle du gravier. Les chokes fixes ne pouvaient transformer une cartouche douteuse en « bon coup », ni rendre le tireur meilleur, et la lecture de la gerbe pouvait s’effectuer sur les surface les plus inattendues : papier journal comme on l’a vu, neige, surface ou quenouilles de la queue d’étang…

Où voulons nous en venir ? Au choix de la cartouche qui, comme autrefois, sera encore forcément un compromis, mais où il faudra retourner aux fondamentaux, c’est-à-dire modéliser en ménageant tendances et probabilités, sans trop se fier au « ressenti ». Là-dessus, G.Oberfell en 1950 a bien montré qu’il fallait environ 10 tirs pour commencer à détecter un semblant de meilleure efficacité, et 25 encore pour trouver une manière d’affiner encore dans un sens ou dans l’autre. Si on fait l’addition, ça fait 35 tirs, et donc une bonne demi-saison de tireur moyen avant de commencer à y voir clair.

boite les kouba

Dans le premier choix de la révolution qui s’annonce, il faut voir celui de la taille du plomb, nécessairement plus gros (4-2 semble-t-il), induisant : force de frappe, plus de pénétration, une gerbe mieux formée car se déformant moins au recul initial, un temps de vol plus court et moins sensible au vent. Pour la polyvalence se baser sur la grosse plume (faisan-canard) et son écart oiseau de passage ou posé-ramassé, et le gap de l’accès aux organes vitaux qui assure le coup. On le voit ci-contre à g. une telle cartouche ne date pas d'hier. Dans 28 grammes de plomb il y a 350 plombs de N°7, et moitié moins de 4 (135) et peu de 2 (90). L’acier en mettra un peu plus, et les bourres grasses reviendront au premier plan car offrant plus de place, et plus de charge utile (2) accroissant le potentiel. Les canons courts (61-65) pourraient également revenir en grâce car trop longs ils réduisent la vitesse qui restera l’argument massue des cartouches discount.

En fait c’est surtout la distance qui sera le critère le plus difficile à affiner. On le sait tous, il faut déjà pas mal d’années et d’expérience pour la maîtriser un peu mieux qu’à nos débuts. Il faudra remettre en cause quelques habitudes, revoir d’anciens repères de tir au vol (palombe entre autres) pour rester à la fois efficace et éthique. Bref, se remettre en cause une bonne partie de la première saison et surtout s’investir personnellement et voir ce qui marche avec son arme et dans un contexte donné. Après, s’y tenir sans déroger car les critères des nouveaux substituts sont tellement aux antipodes les uns des autres qu’il ne sera plus possible de passer sans cesse du coq à l’âne, des cartouches discount aux premium, en jonglant en sus, avec les chokes et les calibres. C'est un peu dommage car c'est ce qui faisait la joie du chasseur quand il faisait ses emplettes tout émoustillé devant les étagères de l'armurier, ou quand on s'échangeait quelque "belle" mais forcément "bonne"cartouche, retour de chasse avec les copains...

cartouches gevelot

1/Procédure un poil fastidieuse qui se fait à 40m. pour tous les calibres sauf le 410 (30m.) en tirant au centre d’une grande feuille de papier vierge où on dessine après un cercle de 75cm et où on compte le nombre de trous. Ayant dépouillé avant la cartouche d’essai et compté les billes, le résultat donne un pourcentage. A faire dix fois pour obtenir une moyenne. J.O’Connor (dans Shotgun book) avait donné le pourcentage en fonction des chokes : 35-40% en lisse ; 50% en quart ; 55-60% en demi, etc.

2/ Cette notion de « charge utile » amena en 1988 la chambre Super Magnum (chambre 89) censée booster encore la Magnum (chambre 76) passant de 36 à 46 grammes d’acier, mais au prix de plus de recul, de bruit et des munitions plus chères. Les armes en elle-même (exemple les fusils russes Baïkal MP 153, voir archive du 21 juillet 2020) étaient plus longues et lourdes du fait de mécanismes renforcés, mais plus lents, pour trimballer des cartouches allant jusqu’à 2 onces (presque 57 grammes). Les canons étoffés du fait des pressions de travail admissibles augmentées de 20% donnaient un aspect balourd, et modélisaient moins bien les cartouches standard (chambrées 70). Tout ça pour gagner 5 malheureux mètres, et uniquement pour l’acier, car tous les substituts modernes font désormais mieux avec les chambrées 70 premium.

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