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FCM 25.00
22 octobre 2022

Le 16 est-il dépassé au marais ?

On sait tous quoi penser de ce calibre quasi patrimonial à la chasse devant soi, à la plume et à la billebaude puisqu’on a tous commencés par-là, mais que dire à la sauvagine, ou en cas de seconde arme pour seconder le douze, face à la vogue du 28 et surtout du 20 ? D’autant que pas mal d’armes de baby-boomers héritées des générations d’avant, risquent d’arriver bientôt, et à des prix concurrentiels, sur le marché de l’occasion. Que vaut l’aspect tradition de ce calibre désuet, évocateur de charges oubliées, « carrées » ou non ?

un

 

Pour sûr, vous ne verrez pas beaucoup de 16 « camos », ni de chokes merveilleux à visser au bout, ni tous ces accessoires d’après-vente qui aident tant parfois à décider le chaland. On a beaucoup glosé sur la quasi disparition de ce calibre qui ne sut pas prendre le virage du skeet en 1926 aux Etats-Unis, mais prit surtout un sérieux coup dans l’aile en 1954 quand Winchester sortit sa cartouche de 3 pouces (chez nous on dit « Magnum ») portant 1 once ¼ (35,43 grammes) en 20, face à la charge classique de 28 grammes du 16, et en faisant tout à coup de ce dernier, une alternative légère au calibre 12.

deux

Ce « petit » calibre, jusque-là réservé aux dames et aux débutants, voire aux mauviettes, prit alors une nouvelle dimension aux mains d’esthètes, pour ne pas dire de snobs, arguant du « fair-play »…mais tirant quand même, comme tous les autres pékins 36 grammes de bon plomb ! Tout ça à cause des « gunwriters » avides de nouveautés qui firent du 20 Magnum une énorme affaire, vantant, aux USA sa polyvalence au détriment du 16, au point, dès 1960 pour certaines marques (voir ci-contre Federal) de démarrer un code couleur des cartouches par calibres. Le phénomène toucha la France dix ans plus tard, quand les chasseurs qui avaient survécu aux tranchées, et connu les heures fastes de l’entre-deux-guerres, et avant la myxomatose (1956) mirent l’arme au clou.

L’acier, métal qui, plus que tout autre, nous préoccupe actuellement, perdra quelques billes en seize face au 20 Magnum, mais c’est moins important qu’à l’époque de sa sortie, car la disponibilité en munitions, et surtout les alternatives au plomb notamment en charges « premium » a été comblé dans les dix dernières années par les encartoucheurs. A charges égales, le plus fort alésage du 16 (0.662) modélisera mieux que le 20 Magnum moins indulgent au tir approximatif. Le 20 Magnum est bourré au-delà de sa capacité d’alésage, le 16 peut tirer 32 grammes jusqu’au N°4, pas le 20. Son seul avantage sera de tirer 28 grammes d’acier quand le 16 n’en offrira que 26, mais avec le bismuth c’est kif-kif sur la charge standard de plomb : 28 à 32 grammes. De toute façon, l’acier ne va pas arranger tous ces petits calibres pour les modèles de charges, et ce sont en fait les 12 « light » qui marchent maintenant sur les plates-bandes des qualités de portage du 16 d’autrefois.

trois

Mais du fait des proportions vous pouvez toujours réduire, alléger, évider, un 12 ne sera jamais la même chose qu’un 16 du même poids. Fabriquer des armes à feu les plus fines possibles, tout en restant adapté au calibre, et durables dans le temps, est un art du passé qui est plus ou moins perdu, ou alors hors de prix. D’ailleurs, si on regarde bien, ces 12 « légers » visent à faire une arme passe-partout…comme le 16…dont ils tirent d’ailleurs les mêmes charges, autour de 32 grammes, et tous dotés de la fonction « magnum ». Tiens, allez tirer une 42 grammes, en plus « au coup de bras »  avec un fusil de 2,7 kg, comme c’est souvent le cas quand démarre, impromptu, le gros capucin !

cinq

Pour en revenir au marais évocateur sous-jacent de charges « lourdes » et de tirs lointains dans des immensités humides qui sollicitent les armes et les organismes, il ne faut pas oublier la fonction « plaisir » de la sortie au grand vent de l’hiver, l’accent mis sur les compétences techniques de placement des formes, d’appréciation des distances et donc du tir. Quoi qu’on en pense, un 12 léger, n’aura jamais la maniabilité, et l’équilibre d’un seize de la grande époque (1), et c’est pour retrouver ces sensations qu’on « repique au truc », ayant démarré en 1970 avec un « Nemrod » bêtement bazardé pour acheter un « automatique », et se faire plaisir cinquante ans plus tard avec un Philippon de quasi notre âge (1950). Ah, c’est vrai, on patauge moins vite et moins loin avec les cuissardes, la notion de « charge carrée » (2) peut bien tomber à l’eau, et qui s’en soucie, on tente de tirer plus près, et en s’appliquant, car, qu’on le veuille ou non, les coups foireux, les oiseaux blessés, sont toujours le résultat de tirs trop hauts ou mal placés. Alors qu’arrive le temps des vaches maigres (3), le succès à la chasse ne se définira plus en nombre de pièces, mais à un mélange de conditions réunies ou pas, d’expériences et de réactions personnelles, opportunes ou non à un tas de variables qu’on déguste, sur le tard, encore mieux qu’avant…et avec les armes d’avant !

1/ Regardez par exemple l’Auto 5 en 16, il n’était pas vraiment léger, mais une merveille d’équilibre, et tout le monde le garde précieusement.

2/ Voir archive du 5 août 2020.

3/ Lemalaise écolo-sociétal où notre espace se rétrécit chaque année un peu plus.  

 

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