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16 mars 2023

Inattendu : un Browning à poudre noire...en 1977 !

Sur ce site dont on connaît l’empathie avec le personnage de John Moses Browning, il fallait bien un jour que l’on parle de son père Jonathan (1805-1878), également armurier. Né dans le Tennessee, ce ne furent que les vicissitudes de sa religion mormone qui l’emmenèrent dans l’Utah. L’arme qui lui rendit hommage de 1977 à 1981, relève plutôt de la période (1830-1840) où il exerçait ses talents dans l’Illinois.

un

 

Ce « Jonathan Browning Mountain Rifle » témoigne de l’apogée des fusils Hawken (1840-1850) qui accompagnèrent la longue migration occidentale vers l’Oregon, et la Californie, popularisés par « Life in the Far West » de Georges Ruxton (1849), les articles du lieutenant Brewerton (1854-1862) pour Harper’s, ou un siècle plus tard la biographie de Kit Carson par Dewitt-Peters. Horace Kephert dès 1896 avait fait le tour de la question, et l’armurerie américaine des sixties s’empara de ce domaine par la production de ces armes « revival » à percussion, poudre noire et chargement par la bouche en kit. Tout un pan de la chasse contemporaine américaine tient compte de ce mode de chasse quasi inconnu chez nous :  c’est un peu comme si un chasseur sur trois en France, employait encore les cartouches à broche du système Lefaucheux !

deux

Browning qui, à l’époque n’avait pas de moyens de productions propres aux Etats-Unis, mais plutôt à Liège et au Japon, délégua la fabrication à la Green River Rifle Barrel Company de Roosevelt (Utah) pour en faire le nec plus ultra des fusils à percussion d’usine modernes. C’était une arme lourde (4,4 kg) car destinée au départ à des cavaliers, qui se fit en trois calibres emblématiques de l’époque : 44, 50 et 54, consacrés dans l’ordre à la triade de cervidés de ce continent : cerf whitetail, wapiti, orignal. Avec les canons de 30 pouces (76 cm) les taux de rayures étaient respectivement de 1/54, 1/60 et 1/66 pour le 54 devant tirer uniquement des balles rondes patchées de 230 grains.

trois

La charge de 50 à 90 grains de poudre noire permettait le tir précis d’un quart de pouce (0,6 cm) à 50 mètres, le poids de l’arme amortissant le recul, le plaque de couche en forme de croissant en fer ou en laiton nécessitant par contre d’épauler soigneusement, sinon gare aux hématomes. Le mécanisme de détente, à moins qu’il s’agisse d’un hommage à une création méconnue de Jonathan Browning, n’était pas vraiment fidèle aux « Mountain rifles » de l’époque avec une simple détente, sécuritaire et pratique (pour tirer avec des gants) voire ingénieuse car démultipliant, en le poussant vers l’avant, l’effort d’armement du chien, lourd au départ puis s’amortissant sur la fin, un peu comme le font les arcs à poulie. En contrepartie, cela pouvait affaiblir le grand ressort qui, bien sûr n’est plus au catalogue, mais aux Etats-Unis, les armuriers spécialisés dans ce domaine particulier ne manquent pas.

cinq

A l’époque de sa sortie cette belle arme, avec sa corne à poudre et son moule à balle se plaçait (500 $) entre les nombreuses versions artisanales en kit (250 $), et les nombreuses personnalisations haut de gamme à canons Hoyt, Rice, Shiloh valant trois fois plus. A l’heure actuelle, elle est considérée comme meilleure que les semi-industrielles Lyman ou Pedersoli, et tourne en occasion autour de 1000 $ et plus encore pour la version 54 plus rare et recherchée sur les 10 000 exemplaires produits environ dont un millier en version « commémorative » dont les chasseurs américains sont friands.

 

 

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