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21 juin 2023

Faut-il camoufler les armes ?

Manteaux, casquettes et gants, passe encore, mais fusils et carabines ? La mode du « camo » est passée partout, moins pour des problèmes d’efficacité d’ailleurs que de marketing et de vente des produits car les marques qui les emploient s’acquittent de royalties auprès des motifs provenant majoritairement des USA.

un

 

Là-bas aussi le débat fait rage car si on peut soi-même « décorer » (peinture aérosol, cerakote, rubans camoform etc…) la plupart des sorties « usine » notamment en semi-autos sont d’office camouflées. Les arguments ne sont pas que tactiques et de se fondre dans le paysage, nous allons y revenir, mais aussi techniques : meilleure protection contre les éléments, manipulation plus agréable (pas de contact avec le métal), entretien plus facile, mais qui ne dispense pas de conserver les bonnes habitudes (1). Malgré tout, ces « motifs » ne font pas tout, l’humidité peut se glisser dessous, cacher la rouille naissante (2), et ils s’usent à la longue, pouvant apparaître à contre effet, brillants. Ils n’apprécient pas trop non plus les solvants et certains produits chimiques, la plupart des marques (Browning et Remington entre autres), mettant soigneusement en garde sur des négligences qui entraîneront un non-respect de la garantie.

deux

Mieux caché, le fusil peut aussi plus facilement…se perdre, et là aussi ça se discute encore. Il y a cinquante ans, quand nous avons commencé à chasser on touchait bien le gibier sans tout ce bazar et il n’est pas sûr que les canards et les pigeons soient plus intelligents de nos jours. Tout au plus peut-on parler de pression de chasse sans doute différente avec plus de chasseurs concentrés dans moins de zones, et tout le monde vous le dira, le succès dépend plutôt de l’habileté d’être au bon endroit, au bon moment, bien caché sans bouger au mauvais moment. Après tout, beaucoup de choses comme la glace et l’eau brillent dans la nature, et un bon poste vaut tous les camouflages. Si vous chassez dans des endroits qui vous cachent complètement (palombière, gabion), le look « parachutiste » est plutôt superflu non ?

gibier eau

 

Ceux qui sont pour avancent qu’il n’y a pas vraiment de situation où on serait mieux « sans » et que le « camo » peut donner confiance à ceux qui n’ont pas le feeling ou le temps de manier le sécateur et disposer avec art les brandes. Il faudrait aussi parait-il gommer du paysage le noir des armes en oubliant que, dans la nature il y a du noir partout, bois mort comme ombres profondes, et pas tant que ça de vert dont on peinturlure allégrement tout nouveau venu. Les ombres, dans la dissimulation sont déterminantes, et aux heures sombres de la journée, tout finit par se confondre et les oiseaux n’y voient pas mieux que nous dans ces conditions. Même les plus méfiants comme les corneilles, premières levées, dernières couchées…qui paient un lourd tribut, en volant bas pour se repérer quand elles rentrent au bercail, au chasseur en train de dépiquer dans la pénombre…

1964

Ici, (effets sans doute de l’âge !) on aime les bois et l’époque où leur caractère et leur veinage faisaient encore partie de la tradition armurière, et tant pis s’ils tombaient ou s’abimaient parfois. Cela faisait partie de la chasse, et toutes leurs vieilles cicatrices évoquaient des batailles épiques dans les bois et les vasières, et autant de bons souvenirs à partager entre amis. Une fine patine de rouille, sans cesse combattue à grands giclées de « trois en un » leur donnait même un sorte…de camouflage improvisé avant l’heure, et un caractère de « dur à cuire » donnant à son porteur l’aspect rassurant et le calme des vieilles troupes. Le soir venu, on caresse encore du regard tous ces vétérans alignés au râtelier comme à la parade, tous ces vieux grognards qui, à chaque passée mémorable, ou grand gibier au tableau autour du feu, quand sonnent les honneurs, pourraient dire comme au temps du petit caporal... « j’y étais » !

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1/Ecouvillonner après chaque tir, entretenir fait encore durer le plaisir du chasseur. On est plus que dans la maintenance d’un simple outil. Il y a autour de l’arme une gravité que savaient nous inculquer nos anciens « …tu tiens entre tes mains le tonnerre et la mort ».  A méditer sans cesse, et à tout âge dans l’exercice de la chasse.

2/ Attention notamment au motif amovible en tissu camoform par temps de pluie. Il séchera la nuit, mais gardera l’humidité…et fleur de rouille assurée dessous. L’auteur s’y est fait prendre : excellent camo, pratique, qui cache parfaitement l’éclat métallique des canons, mais à ôter dès que mouillé, et de toute façon, refaire chaque fin de saison.

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