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21 juillet 2023

Armes mythiques : "Old Betsy", la carabine de Warren Page (épisode I)

Ce ne sont pas forcément les armes mythiques de la littérature, celles d’Ernest Hemingway ou Théodore Roosevelt qui ont infléchi le cours de la technologie armurière, mais parfois celles, méconnues de chercheurs et de praticiens patients et chevronnés parfois aussi dotés d’une belle plume de journalistes. Warren Page (1910-1977), fut de ceux-là, contemporain de la grande querelle poids de balle contre vitesse, menée par Elmer Keith et Jack O’Connor, il fut avec « Old Betsy » le précurseur de la carabine légère « tout terrain » qui fait florès de nos jours.

warren un

 

Alter ego pour Field and Stream de Jack O’Connor (ce dernier à Outdoor life), c’était également un universitaire échoué dans le « gun writing » un peu par hasard : pêcheur à la mouche, il avait postulé pour un poste déjà pris, et ne restant qu’une place « balistique » dans cette rédaction à l’époque pléthorique, il s’y colla immédiatement avec la passion toute neuve des fraîchement convertis, avalant chaque soir avant de se coucher toute la littérature sur la question. Concurrent amical de Jack O’Connor, (contrairement à Elmer Keith !) il est moins connu, seulement parce qu’il n’a écrit que deux livres marquants : « Deer hunting » (1966), et surtout « The accurate rifle » (1973) un classique de toutes les bibliothèques de chasse américaines.

mash et 7 rem

Grand chasseur, lauréat en 1958 du Weatherby big game trophy, tireur de bench-rest, à la retraite en août 1971 il prit la présidence de la National Shooting Sports Fondation qu’il avait contribué à créer dix ans plus tôt. Bien sûr, de par ses fonctions entre 1947 et 1971, il tira et essaya beaucoup d’armes emblématiques de l’époque, mais il utilisa principalement pour le grand gibier dangereux une Remington M721 en 375 Wheatherby Magnum (avec laquelle il usa trois canons !), et surtout « Old Betsy », une action Mauser dans un calibre bien oublié de nos jours, le 7 mm Mashburn Supermagnum, mais qui, comme on va bientôt le voir, (ci-contre comparé à g.) initia plus ou moins le 7 Remington Magnum en 1962.

ssq

Il faut se replacer dans le contexte de l’après-guerre, et du succès déjà planétaire du 270 Winchester dont le grand chantre était justement Jack O’Connor, pour comprendre la démarche de Warren Page qui, en lice pour la chasse aux trophées Boone-Crockett avait besoin d’une carabine légère, à tout faire, dans l’esprit déjà inspiré par Grancel Fitz. C’était l’âge d’or du safari, John Nosler avait inventé en 1948 la fameuse « partition » qui allait lancer une longue série de balles « premium », ou techniques dirions-nous, et où Roy Weatherby avait actualisé le terme encore flou de « Magnum ».

canon mash

Il était apparu en 1880 avec les munitions Kynoch, connotées (tout comme la notion Express également mise à toutes les sauces) « gros » calibre, mais sans les précisions techniques qu’on lui connaît aujourd’hui. Dès 1925, Western-Olin un peu avant d’acquérir Winchester faisait déjà des munitions ceinturées pour le modèle 70, sans même parler des nombreux artisans spécialisés, Griffin-Howe par exemple, sur base Mauser 98 ou Springfield. Hormis Weatherby, artisan californien certes apte à faire le buzz comme on dirait maintenant dans l’immédiat après-guerre à partir des hautes vitesses, c’est, parmi les « grandes maisons » Winchester qui, en 1956 avec le 458 WM, ouvrit le bal d’une pléthore de successeurs : 338 et 264, puis 7 mm Remington Magnum en 1962, toutes munitions, vous l’aurez remarqué, à base d’étui Holland-Holland raccourci.

A suivre, épisode II : les premières notions de "magnum court"

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