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13 octobre 2023

Le semi-automatique pour l'usager : paradoxes et dilemmes (I)

Acheter ou non un « automatique » ? Combien de fois la question a-t-elle pu se poser pour chacun d’entre nous, dans une vie de chasseur ? Pas seulement quelle marque, celle qui va si bien au copain voisin, mais surtout quel système ?

un

 

On le verra dans ce dossier en deux étapes, il en existe au moins quatre, et il y a bien plus de choix de nos jours que pour les chasseurs de notre génération d’après-guerre où la question ne se posait guère : tout le monde chassait avec un « deux coups » et « l’automatique » était une arme d’originaux, ou de sauvages… sauvaginiers ! L’offre ne se réduisait en fait qu’au seul Browning Auto 5, lequel n’était pas seulement une arme, mais tout un programme en soi car, il tenait le haut du pavé depuis plusieurs décennies.

deux

D’ailleurs, pour qui suit un peu les avancées de l’industrie armurière, on peut même s’interroger pourquoi les systèmes primitifs, du long recul du canon à l’emprunt de gaz qui suivit, lesquels arrivaient à fonctionner à peu près normalement au plan militaire (voir Scharzlöse, ou Colt entre autres), mirent tant de temps et de tâtonnements à satisfaire complètement les chasseurs ? Une réponse qu’il faut chercher dans la difficulté de s’adapter à la diversité des charges. Passe encore au temps de J.M.Browning où grâce à un réglage à peu près correct des bagues de friction on arrivait encore à maîtriser un choix finalement assez restreint de munitions charges fortes ou légères.

s-l500

Mais le tournant des années soixante, obligea toutes les grandes marques (déjà en voie de mondialisation rampante) à opérer des choix imposés par de nouvelles munitions comme les chambres 76, puis 89, à s’adapter à de nouvelles législations, où maîtriser les coûts de fabrication pour rester concurrentiels. Et on peut y ajouter pour faire bonne mesure, la résolution de quelques modes dignes de la résolution de la quadrature du cercle comme faire du « light » …sans avoir plus de recul… et on commencera à comprendre pourquoi on mit tant de temps à faire le tour de la question.

Mais il faut déjà pour l’éventuel amateur d’un semi-automatique se persuader d’une chose : il faut un peu oublier l’image trop ripolinée de fusils de « baroudeurs » capable d’endurer des « torture tests » ahurissants : plongés dans l’eau, sous la neige ou le fumier, ou encore écrasés par des voitures ! Tout chasseur doué d’un peu de bon sens armurier ou tout simplement mécanique, et soucieux de comprendre l’outil qu’il a en main verra que toutes ces pièces en mouvement, en frottements, faites de ressorts et de joints ne peuvent que nécessiter un entretien soutenu. Ils fonctionnent tous grâce à une cinématique, un enchaînement précis d’évènements où tout doit bien s’enchaîner. Un seul grain de sable dans le processus ne peut que ralentir le timing voire le perturber.

Pour le démontage, certains vont du plus facile comme la plupart des fusils italiens des années 70-90, et c’est ce qui fit leur charme, au plus difficile. Malgré tout, la plupart doivent avoir leurs canons, ensembles mobiles, groupes détentes, tubes de magasins démontés et nettoyés régulièrement. Sur les fusils « à gaz » il faut en outre surveiller pistons, évents, et sur le long recul garder un œil sur les bagues de frottement et les ressorts de rappel. Ceux installés dans la crosse sont souvent plus difficilement accessibles et donc négligés, ce qui peut provoquer un pourcentage de pannes pas toujours faciles à identifier, notamment par les armuriers « de proximité », de moins en moins nombreux, les plus jeunes étant passés depuis vingt ans à des technologies moins surannées, comme l’inertiel par exemple.

trois

Rassurons-nous cependant, matériaux et standards de fabrication dans les seventies, années bénies de la floraison de toutes ces armes, étaient bien plus forts que de nos jours. Sur le long recul, le canon et son anneau opérant entre le ressort étaient fraisés dans une seule pièce de bon acier, tout comme le récepteur et la plupart des composants du groupe détente. C’est pourquoi, à part les armes « d’emploi » et bon marché de grande diffusion qui arrivèrent bien plus tard, dans les années 2000 (et dont le meilleur exemple est le « tracteur russe » MP 153), la plupart nous arrivent sans piqures du fait de canons le plus souvent chromés. A part les insatiables outils de « coureurs des grèves », il s’agissait d’armes de complément en sus de râteliers déjà bien garnis en armes classiques chez les chasseurs capables de s’offrir quelques fantaisies, et qui nous parviennent la plupart du temps en bon état. 

Prochain envoi (II) : suite et fin, le tour du problème.

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