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FCM 25.00
17 janvier 2024

A la poursuite du "lapin d'acier" !

Chasse amusante, passionnante et difficile, même si la myxomatose est passée par là il y a bien longtemps, nous restons marqués par le tandem # 6-4, 28 grammes classique et emblématique de la chasse devant soi française, sauf que nous n’y emploierons plus des vieux « deux coups » horriblement choqués, et que l’acier s’y imposera surtout avec la nouvelle législation liée aux zones humides.

un

 

Cette chasse occasionne de rudes randonnées où l’eau n’est jamais bien loin dans la jolie musique des beagles et des fauves de Bretagne, un qui lance, les autres qui coupent les refuites. On peut même le chasser sans auxiliaire canin…mais faut « faire le chien » à sa place, piétiner inlassablement les brousses, secouer les chablis, inspecter les bruyères, se faufiler dans d’impénétrables ronciers, parcours haletants autour des écarts abandonnés, dépotoirs d’équipements, tous paradis de la gent lapinière. Cela permettait aux jeunes de débuter, maintenant, au coin du talus ils ont d’autres alternatives d’une autre envergure…

quatre

Néanmoins, ça demandait plus d’activité que de s’asseoir au poste, mais à 20 ans, on n’y faisait pas attention, et on était aussi content de le faire « bouler » que sa première bête de compagnie, beaucoup plus tard. Nous avons tous des souvenirs émus de ces premiers émois pour ce tir stimulant, mais de faible enjeu, car, si on manquait, il y en avait toujours d’autres à venir derrière. Le petit gibier, quoiqu’on en dise était un bon point de départ pour apprendre la Chasse, en matière de traque, de lecture des signes, de patience dans la quête en observant les setters, et en écoutant la musique des beagles, belle façon d’apprendre aussi à transformer une créature encore bondissante la veille, en un excellent ragoût le lendemain !

deux

Le tir « au coup d’épaule », de près tolérait même le # 7,5 mais l’acier imposera de passer au # 6 donnant au même poids, la même densité. L’acier étant plus léger impose plus de billes donc un motif plus complet (plus d’impacts en cible), avec des billes plus légères qui ralentissent plus vite, donc une portée réduite, sachant quand même que le lapin se tire rarement de loin. Sur cette boule de nerfs, petite cible rapide, il faut un motif complet bien centré, et une énergie qui va accentuer le point d’équilibre autour du # 6 pour tirer à 20 mètres et du # 4 à 35 mètres.

hbv 001

L’astuce afin d’assurer le coup, pourrait être d’utiliser les charges gibier d’eau plus rapides (469m/s contre 386m/s) que celles petit gibier et qui sont peu ou prou au même prix, au moins dans le second coup. Ou encore, les fusils modernes le proposant désormais tous d’entrée, les cartouches 3 pouces (chambrées 76), avec un peu moins d’options sur l’étagère mais qui, en presque doublant la charge, permettent de donner plus de place au gros plomb (# 4 ou 5) pour mieux le digérer en second coup. L’acier, qui ne se déforme pas, en plus, dans des cartouches à jupe plastique qui le protège, reste, dans le modèle, plus serré que le plomb, donc on peut tirer une plus grosse taille, mais le diamètre global du motif sera plus petit et plus allongé.

Après, le problème des chokes est bien moins crucial qu’il y a 70 ans où ils étaient fixes, et la production récente estampillée fleur de lys, offre toute une panoplie de rétreints qu’il faudra adapter à toute la production de substituts sur le marché : cuivre, doux, bismuth, tungstène, en supposant cependant que l’acier, moins cher, sera systématiquement pris en « première monte » par ceux qui tirent beaucoup et ne veulent pas se « casser la nénette » à bricoler tous les jours en bout du fusil. Misant sur le fait que beaucoup de choses ont changé, mais pas trop les habitudes du lapin, et notamment les distances de tir, il faudra pour un deux coups « ouvrir » en lisse (C) et demi choke (M).

R

Voilà donc qui va faire revenir au premier plan le rétreint lisse trop abandonné autrefois aux seuls bécassiers et donc à part quelques grands auteurs (1) on trop souvent oublié qu’il était le plus polyvalent avant la zone des 40 mètres (2). En effet, pas de rétreint donc pas de compression de gerbe, les bourres à jupe modernes de plastique souple, parfois à ouverture retardée pour allonger le tir, protègent la colonne des déformations liées à l’accélération. Pour les mono canons, il est possible d’améliorer les performances en choisissant soigneusement les cartouches, notamment les 3 pouces comme on vient de le voir plus haut avec plus de charge utile et un juste milieu entre énergie et densité du motif. Chez les « uplanders » U.S. qui sont les plus proches de notre chasse à la billebaude, et objectif majoritaire faisan, le modèle de base en lisse se fait à 30 mètres, mais au prix de plus de recul sur les fusils légers qui sont légion partout maintenant.

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Sans vouloir préconiser les essais « à la planche » comme on faisait autrefois au fond du jardin sur la porte des « cabinets » à grand renfort de papier journal (jamais bien loin de l’édicule dans l’après-guerre, mais pour un autre usage que vérifier son tir…), il ne serait pas inutile de faire quelques essais avec le même reflexe : si on trouve dans la gerbe un espace plus grand qu’une orange, c’est que le tir est trop loin. Plutôt que manquer ou blesser, il n’y a aucune honte à ça, il faudra s’habituer au départ à prendre des coups faciles, c’est la loi de la Chasse.

1/Mike MC Intosh (voir archive du 15 septembre 2021) trouvait que les fusils actuels étaient beaucoup trop serrés.

2/ Les canons sans constriction, et l’allongement des cônes de forçage furent mis sous l’éteignoir quand se perfectionnèrent les chokes fixes, mais refirent surface en 1920 avec Burt Becker et le Superfox pour la sauvagine.

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