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FCM 25.00
20 janvier 2024

Sanglier : recul et tir de suivi ?

A faire pas mal de battues, et, par force, on l’aura tous compris à la lecture de ce site, pas mal discuter de l’emploi des balles, il est toujours étonnant de constater comment certaines légendes ont la vie dure. Certains calibres sont encensés, allez savoir pourquoi : effet de mode, bouche à oreille, traditions locales par exemple « du 300 » et le la « barre » qui va avec comme on l’a vu dans notre envoi du 6 janvier dernier ! D’autres qui ont fait leurs preuves sont boudés parce que méconnus, ou souffrant d’une réputation déplorable en matière de recul.

tete

 

Prenez le 45/70, particulièrement performant grâce à sa grosse balle indulgente au placement qui semble idéal pour la battue française sous couverture lourde et distance courte. Il souffre d’une réputation déplorable en matière de recul, et la paresse armurière depuis l’automne 2013 offrant un tapis rouge au 30-06, le cantonne à quelques spécialistes. Paradoxe, comme on va le voir, son recul est pourtant bien plus gérable que les magnums de gros calibre. Il est donné à égalité avec le 300 (30,81 contre 29,9), un bon tiers de moins pour le 30-06 (21,4), et moitié pour le 308 (18,7), tout ça étant du « 30 » et son choix fantastique de balles. Par comparaison le 22LR (0,12) est considéré comme seulement une « vibration » ! Ce qui tombe bien, car ça donne aussi dans notre « corde sensible »…

deux

OK, il y a trop de variables (poids et conformation de l’arme) pour généraliser, mais dans nos battues où il y a encore beaucoup de fusils de chasse lisses, on se rend compte qu’avec le 45/70, vitesses et masses de projectiles sont assez similaires, autour de 400 grains. Aux Etats-Unis où le « shotgun » est préconisé pour les néophytes au tir, devant se dépatouiller en urgence car professionnellement exposés aux grizzlies (forestiers, scientifiques, gardes les préférant à l’arme de poing, surtout de gros calibre intirables pour un poignet normal), les mesures de recul se chevauchent, selon que l’on utilise des charges différentes.

trois

Pour le fusil de chasse le recul passe du simple au double si on emploie une cartouche de sport de 26 grammes à 363m/s ou une balle d’un once (28 grammes ou 437 grains) poussée à plus de 500 m/s. C’est là que le type d’arme joue, et celui qui ne peut faire autrement doit plutôt employer un lourd semi-auto dont le mécanisme (et un bon pad !) amortira le recul s’il choisit de tirer un bolide qui file à plus de 600 m/s (1) que son vieux bécassier ! C’est un peu la même chose pour le 45/70, dans des carabines à levier légères où les charges « usine » par crainte des procès, (vu le nombre de vieilles trapannelles dans le calibre qui inondent encore le marché US), sont beaucoup moins poussées que les spécialisées « bear » (Garrett ou Buffalo Bore) : on passe de 300 à 420 grains avec le « ressenti » qui va avec, cognant aux deux bouts, à la douleur physique s’ajoutant une autre financière car ces munitions « premium » sont hors de prix.

Le 300 n’est pas la « lanterne magique » qui doit illuminer le cercle de nos battues (2) et son emploi chez nous est tout le contraire de ce pourquoi il avait été conçu en 1963 : le tir à longue distance dans des carabines à verrou et canons longs d’au moins 24 pouces (60 cm) pour tirer parti des poudres lentes de l’après-guerre. La BAR (1967) dans ses canons courts offre des performances dégradées de la munition dont seul le choix fantastique de poids et de types permet alors de jouer. Mais le choix de balles vers le haut s’arrête à 230 grains quand celui du 45/70 peut monter à 420 grains voire 500 si on recharge. On va sûrement nous opposer les critères de précision et de trajectoire tendue, mais c’est oublier que le vénérable calibre (1873) devait grouper toutes ses balles dans 4 pouces (10, 16 cm) à 100 m, 11 pouces (27 cm) à 300 m et 27 pouces (68,58 cm) à 500 m. On est encore dans la « minute de ragot » non ?

rem 700

Les tests qui peuvent paraître bizarres de nos jours de Sandy Hook (1879), pour vérifier les rapports des tirs d’infanterie longue distance de la guerre russo-turque de l’année précédente, mirent avec le calibre nouvellement « gouvernemental » 4 tirs sur 30 à 2500 mètres sur un panneau de 2 mètres, bien sûr plus avec une trajectoire d’obusier, (les balles frappant la cible avec un angle de 30° !) que le laser de la guerre des étoiles. Mais à 1000 m, la dispersion n’était déjà plus que verticale du fait des variations de vitesse initiale due au manque de régularité des chargements de l’époque, et bien sûr d’une technologie des poudres encore à ses balbutiements. La récente technologie LeveRevolution Hornady qui concerne aussi cet ancien calibre booste, comme pour les autres (30-30, etc.) ses performances. Bien sûr vous achetez une arme nouvelle fabriquée par des ouvriers actuels, souvent du tiers-monde, qui se soucient fort peu de ce qu’ils font sous la direction de managers modernes travaillant pour des groupes d’investisseurs internationaux qui n’ont aucune notion d’un quelconque héritage, mais il y aura toujours des gens qui aiment à penser qu’ils achètent, avec une nouvelle arme, son Histoire…

quatre

1/ Exemple la balle « S » Prevot, 623m/s prisée des carabiniers quand ils prennent un lisse car sous-calibrée (une Brenneke 28 grammes) et donnant sensiblement, selon vitesse du rayé bien sûr, à peu près le même tir quand on passe de l’une à l’autre.

2/ Gare ! Nous n’allons certes pas nous faire là que des amis, même dans notre entourage proche où il est massivement employé, et réactions indignées à prévoir autour de l’apéro…

 

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