Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
23 janvier 2024

Tir "à la planche" : à quoi ça sert ?

Hé n’allez pas confondre ça avec avec une cuisine exotique alternative au traditionnel barbecue, mais on en parle assez souvent ici pour que certains, beaucoup plus jeunes, nous demandent quelques éclaircissements. Il s’agit là de « modéliser » son tir, et déjà de vérifier si les deux coups vont à peu près où on veut.

one

 

Un peu comme le « gunfitting » ou la conformation presque « sur mesures » que font les grandes armureries pour les armes de prestige, (et aussi pour les gens qui en ont les moyens !), il s’agit d’une science quasi exacte, suivie imparfaitement par la plupart des gens, et à la satisfaction finale de très peu de chasseurs ou tireurs. D’ailleurs, la plupart des grands noms du tir confessent n’être jamais tombés dans cette routine qui s’expliquait au temps où la plupart des chasseurs rechargeaient…c’est-à-dire il y a quelques lustres.

deux

De nos jours, c’est un peu la vogue « vintage » pour le retour des juxtaposés qui peut expliquer ce regain d’intérêt, car ces bougres sont des animaux bien différents des sempiternels superposés, et qui peuvent amener des surprises. Généralement plus pentés, alésés serrés (et chokés tout autant plus ils sont anciens), ils font tirer haut, ce qui est normal car ils étaient massivement employés à la plume, et pour le poil, lapin surtout…il y restait le croisillon ! La procédure classique, celle qui fut sans doute à l’origine de notre attrait pour les armes, consistait en 1958 près de Bourg-en-Bresse, à dévaster la collection du « Progrès » et d’en tapisser la porte du « petit coin » derrière le plant de tomates, et vérifier le bienfondé des cartouches « maison » du grand-père.

trois

Rien n’a changé, mais il y a mieux de nos jours avec les rouleaux de nappes publicitaires et la procédure reste la même : vérifier le point d’impact, et la performance de la gerbe. Si le premier n’est pas correct, le second ne le sera pas non plus. A la vente l’armurier peu scrupuleux se contente de regarder la position de l’œil sur la bande ventilée, ce qui est fort sommaire, surtout face à l’immense production de certaines nations où le contrôle qualité est effectué, au c…l de la machine par l’ouvrier qui vient d’usiner ! Les armes sont belles, pas chères, mais la convergence peut parfois surprendre. Cinq assiettes en papier punaisées comme le 5 d’une face de dé, placées à 29 mètres (distance « usine » d’autrefois) sur un panneau de contreplaqué suffisent au « coup d’épaule » en tirant au centre, puis de gauche à droite en montant pour vérifier où va la gerbe ou la balle (1) quand l’arme se déplace en situation de chasse.

Ce sera plus facile avec un tireur confirmé qu’un débutant dont le tir peut évoluer, mais on peut déjà voir toutes les différences, de dévers, de pente avec le juxtaposé qui accentuait ces dispositions pour faire « monter » le tir du fait de la différence de perception visuelle causée par la configuration très différente des canons. C’est ce qui explique pourquoi notre génération s’est littéralement « jetée » en 1970, sur les superposés et « automatiques » plus faciles à exploiter immédiatement que la masse des vieux « deux coups » avec lesquels nous avons quand même tous débuté car ils étaient immensément disponibles, et surtout accessibles à notre argent de poche péniblement amassé !

end

La modélisation se fera plus loin, traditionnellement 40 verges (36 mètres), en marquant au feutre un point central sur trois coups (ou plus !) et bien sûr toutes combinaisons possibles de charges, chokes, en ramenant toute cette paperasse à la maison étalée sur la table du salon, la page sur le dos, les petits cratères en relief étant plus faciles à compter que les « p’tits trous » du poinçonneur des Lilas. Sans tenir compte du point central qui avait servi à viser, en tracer un autre central cette fois de la gerbe et dessiner un cercle de 75 cm, puis compter au marqueur…sans baver dessous, sur la nappe de la salle à manger sous peine de quelques pénibles retours car tout ce fourbi dans son royaume, éveille bien des soupçons chez la maîtresse de maison…

5bf7e58caf3787f375df8ed8ee6db3e9

Tout ce remue-ménage d’abord pour vous rassurer que votre nouvelle merveille fabriquée sur les bords du Bosphore est construite correctement, mais aussi de comparer chokes-charges-tailles de plombs, selon un ratio personnel à définir : pourcentage du motif (50% ou plus ?) selon le gibier, et la sacro-sainte règle des cinq atteintes (2), dans la distance habituelle du tir de chasse. En gros, l’efficacité se conjugue autour de 3 critères : une densité suffisante et pas de « trous » de la dimension d’une grosse orange montrant qu’on serait trop loin, l’énergie à juguler en augmentant éventuellement la taille de la grenaille, les chokes servant, au final, à ajuster tout ça.

Après me diront les esprits chagrins, on peut aussi tenir en compte du vent, de l’heure de la journée, de la couleur de la casquette du tireur. Autrefois, les maisons sérieuses qui vendaient des armes neuves, livraient les résultats de ces tests comme ça se fait encore avec certaines carabines. Mais des fois, il vaut mieux ne pas savoir, et si on tire à peu près bien avec sa nouvelle acquisition, alors basta et roule ma poule faisane…

1/ Avec la prolifération du sanglier, le test impératif du tir à balles devrait se généraliser, certes sur les stands des fédérations de chasse où le mouvement est en marche, mais aussi dans les sociétés locales où tout se fait encore trop au « feeling » (accord du propriétaire du terrain minimum) sans qu’on ait trop de réponses fermes de la part des administrations (mairies, gendarmerie, assurances ?) sur ce qu’on pourrait faire toujours bien sûr, en sécurité. Tout ça un peu mieux calé, permettrait d’y glisser facilement une petite heure, derrière notre fameux tir « à la planche » pour les passionnés de balistique et rechargeurs…enfin, ceux qui restent !

darne er faisan

2/ On doit cette règle aux travaux du général Journée qui y voyait à partir d’un mg de plomb pour 5 grammes de gibier, le bon ratio pour la chasse :  76% de chances de tuer net et 22 % de capturer avec ces cinq plombs, le top étant les dix atteintes (94 et 99%). Ainsi, on en dégagea une limite supérieure de distance pour chaque gibier : 55 m pour la perdrix au # 6, 60 m pour le canard au # 4, 65 m pour le faisan au # 3. Ces chiffres qu’on peut juger optimistes ont été corrigés depuis par la plupart des essais menés entre 20 et 50 m par les grandes revues de presse cynégétique un peu partout en Europe :  pour résumer, 36 grammes de # 7 en choke « C » (lisse) met 81% de la gerbe de 70 cm à 25 m et 35 % à 40 m, le « M » (demi) 100 % et 56 %, le Full 100 % et 63 %.

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité