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FCM 25.00
21 octobre 2015

Loi des cinq atteintes...et retour de la bourre grasse

Un mois de passé, l'ouverture est déjà loin, la saison avancée, le lièvre fermé, et déjà bilans provisoires et comparaisons des premiers tirs sur des gibiers classiques de la chasse en plaine, perdrix et faisans par exemple. Qu'est-ce que la « bonne cartouche » ? Celle qu'on utilise sans trop se poser de questions depuis des années ? L'influence des « modes », joue aussi comme celle des bourres grasses qui reviennent peu à peu en grâce...après plus de cinquante ans d'éclipse ?

 

images

De fait, toutes les marques en fabriquent désormais, de ces cartouches « light » en plombs, douces à l'épaule comme on en faisait autrefois dans les battues royales où on tirait sans discontinuer sur des faisans « stratosphériques » lancés en plein ciel à toute allure. Hormis toutes les contingences commerciales de couverture de gamme, nous en sommes revenus là du fait de l'observation de quelques lois balistiques, établies par le général Journée...dès 1902 ! Tout le monde s'en sera rendu compte : le poil et la plume n'ont pas la même sensibilité aux blessures, et encore faut-il considérer si l'on tire de près ou de loin, ou qu'un grand nombre de petits plombs est plus efficace qu'un petit nombre de gros ? De quoi vérifier mille fois la véracité du fameux adage « le gros plomb passe, le petit ramasse ».

 

Du temps du général Journée toutes les cartouches faites pour la plupart encore « à la main » ne dépassaient pas la vitesse de 300 m/seconde, et à dépouiller le gibier (ce qu'on devrait tous faire ne serait-ce que pour observer les conséquences de notre tir) on s'était rendu compte que la pénétration ne dépassait pas 5 cms. Le chokage se généralisant il fallut adapter la puissance à ce mieux technologique, générant dans le cas du « serré » une gerbe plus étirée avec une tête en forme de cône, face à un « lisse » plus ramassé et tête en forme de champignon.

 

bourre10

Premier dilemme alors, le poids de la charge ? A notre époque de « magnums » en tous genres on n'y prend plus trop garde, mais les travaux du général Journée ont montré, et ils sont toujours d'actualité, que l'idéal est un poids de plomb strictement égal à celui, nominal du calibre soit pour un « 12 » avec chambre standard à 18,4, de 37 grammes (et de 29,7 g pour un « 16 »). Au dessus de cette charge on a plus de plombs déformés, moins de portée. Et avec un « gros » choke c'est pire, car demandant au chasseur une adresse encore plus fine encore. Le meilleur fusil, si l'on écarte d'emblée les problématiques de conformation, pente, avantage, longueur de crosse, dévers (qui doivent théoriquement être vus en amont chez l'armurier), n'étant pas le plus puissant, mais celui qui permet d'épauler vite, à coup sûr. Ci-contre, exemple des comportements des gerbes différents selon les bourres. A jupe en haut, puis grasse ensuite. 

 

C'est un peu en revenant à ces fondamentaux, après s'être longuement égarés sur tout le panel des cartouches « spéciales » (1) en se rendant compte du moindre inconvénient à tirer dans un fusil une charge de plomb inférieure à la charge normale, que les chasseurs classiques à la billebaude...et les fabricants bien sûr, sont revenus à plus de sagesse. Il est sûr qu'il y a rien à voir entre tirer un perdreau à l'arrêt du chien à 25métres...et un sanglier (2) à la peau dure comme un vieux pneu en battue à 50 métres! Moins de plombs, moins de recul, plus de nécessité de bourre « à jupe », la bourre « grasse », destinée à l'origine à éviter l'emplombage (3), est ainsi revenue discrètement à l'ordre du jour...en même temps que la mode aux petits juxtaposés légers. Un signe qui ne trompe pas, tous les fabricants italiens renommés de superposés (Beretta avec le Parallelo, Fair avec l'Iside, Fabarm avec le Classic) en font ! La mode des petits calibres, notamment en 20, les rendent très pertinents avec ces cartouches légères (on en refait même en carton, comme du temps de papy !) avec, par exemple à droite une 28 grammes offrant une gerbe plus ouverte et régulièrement garnie face à un gibier rapproché, et dans le second coup une 36 grammes qui va un peu plus loin. Mais la nouvelle technologie des aciers légers ne doit pas faire oublier la polyvalence du 12 (et éviter le mélange de cartouches à la maison) sachant, toujours selon les études du fameux général Journée, qu'il n'a qu'un léger avantage en portée, selon les cartouches employées, de 4 à 6 mètres seulement d'un 12 sur un 20.

 

tireur

1/Avant guerre il y avait encore beaucoup de fusils seulement chambrés à 65, puis on généralisa les chambres à 70 (vers les années 50) avant l'apparition des magnums (en 76), puis super magnum (89) pour des semi-autos spécifiques marais qui envoient 62 grammes de plomb, soit le double de ce que propulsait un « vieux » 12 d'autrefois. Pour tenter de rester polyvalents sont nées, dans les années 90, des cartouches à mélange de plombs censées associer l'effet dévastateur des gros plombs en maintenant un potentiel d'atteinte et de dispersion avec les petits. Cette réflexion s'est étendue ensuite aux autres chasses spécialisées, lapins, bécasses, avec différentes techniques : plombs de grosseur différente en vrac, ou par couches, gros dessus ou dessous, les récentes études de revues spécialisées montrant que les meilleures étant celles avec le gros plomb dessous. Mais, à tout prendre, vaut mieux dans un « deux coups », tirer deux cartouches consacrées au gibier spécifique qu'on s'attend à rencontrer selon le schéma établi plus haut : 28 grammes à droite et 36 à gauche.

 

2/ A cette époque, la bête noire était encore massivement tirée à la chevrotine, quasi interdite dans tous les départements maintenant. Voici leurs caractéristiques, comparée à nos balles actuelles et à peu près similaires, on le constate, en masse de plomb : le 9 grains envoyait 35,5 grammes ; le 12 grains : 3,5 ; le 15 grains : 28,5 ; le 21 grains : 29,5

 

3/ L'emplombage se manifeste dès que l'on dépasse la vitesse de 350 m/sec. Juste après la chambre là ou « ça se bouscule », et en bout de canon, là où la vitesse est la plus forte. Les bourres à jupe annihilaient cette différence de vitesse entre les plombs de tête, et ceux de l'arrière de la gerbe, mais les bourres grasses, en liège, en feutre, huilées ou non, étaient déjà, en quelque sorte « autonettoyantes ». De nos jours, la technologie des polymères, du plastique, des matériaux recyclés (feutre, papier), s'est mise au diapason, et offre encore une meilleure efficacité à ces « bourres grasses » qu'on s'habitue à retrouver dans les catalogues et à employer tous les jours sur le terrain.  

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