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10 octobre 2016

Chassons français ! Retour sur le Falcor

Poursuivons notre petit panorama entamé voici peu, des armes Manufrance en nous intéressant au superposé Falcor, un « bon fusil bien de t’cheu nous », de la génération de nos pères et qui nous les offraient bien souvent pour notre premier permis. C’est la raison pour laquelle on en trouve encore beaucoup de nos jours en occasion à bas prix. On verra plus loin en comparant  ce qu’ils coûtaient à l’époque qu’il ne s’agissait pas d’armes au rabais, et c’est ce qui fait qu’on en trouve encore en parfait état de nos jours.

falc a

 

Apparue en 1969, la gamme Falcor a connu deux périodes et une genèse compliquée. Pas moins de quatre ans de réflexion ont présidé à sa sortie avec dès 1965 un brevet pour un verrou en tuile (1), puis en 1968, une autre alternative à deux crochets inférieurs associés à deux tenons coniques s’encastrant de part et d’autre du verrou supérieur. Influence des fusils transalpins et US qui commençaient à débarquer en France ? On opta finalement pour cette seconde solution qui s’avéra finalement inadéquate. Les canons étaient certes au top de l’époque avec martelage à chaud évitant de faire des canons « durs » comme pour les carabines, âme encore très serrée (18,3 contre 18,5 un peu partout suite au succès du sporting utilisant exclusivement les bourres à jupe), bascule acier. Donc un fusil assez lourd, mais des ajustages approximatifs qui amenèrent rapidement du jeu, et des percuteurs trop faibles sur des ressorts trop tendus et cassant donc facilement. Ils étaient d’ailleurs immédiatement remplacés sur la garantie, par les nombreux armuriers du réseau.

Photos ci-dessus et  ci-contre à g. et dr. la première version du Falcor avec ses deux verrous supérieurs comme sur les Beretta. 

falcor b

Le bât blessant sans doute  à cet endroit, en 1973 un brevet couvrit un nouveau système de percussion avec liaison simplifiée entre le ressort  et le marteau rebondissant mais sans remédier finalement au problème puisqu’en 1977 on revint au premier système primitivement un peu vite abandonné, celui du verrou en tuile. Ce modèle nommé «  S2 » fit alors une belle carrière avec une déclinaison complète de versions  avec toutes sortes de finitions, de longueurs de canons, de bronzage, de gravures. A noter, outre la possibilité de double ou de simple détente sélective avec choix de l’ordre du départ des tirs, la « spéciale Manufrance » qui permettait, sur la première détente de tirer les deux coups à suivre.

En pleine période de la vogue du ball-trap, porté en plus par le champion tricolore Michel Carrega, une belle version sporting fit rêver bien des jeunes chasseurs de l’époque : dans une belle mallette on trouvait deux canons indépendants et réglables par cale de convergence (en 70 et 74), pour la fosse et le skeet, détente unique, plaque de couche réglable, bref tout pour briller sur les pas de tir. Sur cette base mécanique désormais sûre, jusqu’en 1975, fut même produit (2) un mixte en 12 et 7X65 R.

falcor sport

Si on trouve beaucoup de Falcor de base sur le Net autour de 500 euros, les modèles Sport peuvent dépasser le double, surtout s’ils n’ont pas trop servi. A l’époque il valait 14 000 F quand le SMIC moyen était en 1980 à 2500 F ! Le modèle de base du S2 valait 2400 F, les modèles luxe plus du double. Par comparaison, le juxtaposé Idéal, fleuron de la marque était à 16 000 F et le modèle Prestige à 18 000 F. S’il n’eut bien sûr pas le même succès que ses prédécesseurs  de conception plus ancienne (Idéal en 1893, Robust en 1913, Simplex en 1908) le Falcor est contemporain également, des difficultés de la grande firme stéphanoise à partir de 1979, une survie difficile sous forme de SCOP à partir de 1981, la liquidation judiciaire et sa fin début 1986. Ci-contre, le modèle Sport et son verrou en forme de tuile coulissante sur le dessus de bascule. 

En 1988, une nouvelle SARL a repris le flambeau sous le nom de Manufacture Française d’Armes de St-Etienne (site internet : tapez manufrance.fr). On y retrouve au catalogue pas mal de pièces qui peuvent intéresser les aficionados de la vénérable maison stéphanoise, et même, en neuf, le bon vieux Robust 322, mais au prix de 1800 à 2000 euros, et le Simplex à 890 euros…ce qui n’en fait plus vraiment des fusils à des prix "populaires", ni d’entrée de gamme ! Mais vous aurez au moins la satisfaction d’acheter français !

1/ Une solution éprouvée déjà chez Petrik (voir dans nos archives  le sujet du 23 janvier 2015), Darne et Charlin…voire aussi des Charlin à canon…Darne, et de nos jours sur le Finn fabriqué en Italie.

2/ Preuve sans doute que l’entreprise n’était pas trop sûre d’elle en ce domaine, ces mixtes furent sous-traités en Italie, et surtout…sans porter l’inscription Falcor. 

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