Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
23 février 2021

Canards d'hier : les volley guns

Les « fusils à volée » sont une variante tardive des canardières, agissant dans le même but, donner un effet de gerbe, mais cette fois avec plus de portée car employant des munitions rayées. Le canon, suffisait d’y penser, n’envoyait plus une masse de plombs, mais était foré de plusieurs tubes.On ne faisait qu’adapter à la chasse une arme militaire le fusil Nock, employé sur les navires de sa Très Gracieuse Majesté de 1780 à 1804 pour ravager les superstructures des navires ennemis.

Wildfoawl

Aux USA, les premières tracasseries administratives, on l’a vu dans l’envoi précédent commencèrent en 1880 avec l’interdiction des fusils en dessous du calibre 10, et qui culminèrent avec le traité sur les oiseaux migrateurs de 1918.Sur le plan industriel, les Ets Pieper de Liège, furent en pointe dans ce domaine pour des raisons historiques car Henri Pieper (1840-1897) qui était d’origine allemande, arrivé en Belgique en 1859 avait sans doute la culture des armes à plusieurs canons (1), et surtout parce qu’il acheta en 1866 la canonnerie de Nessonvaux lui permettant notamment de travailler, à prix attractifs pour les juxtaposés Remington. Il rejoint en 1887 l’association des fabricants d’armes liégeois (Dumoulin, Nagant, etc.), tentant de se positionner pour l’obtention de contrats militaires importants, et fut un concurrent malheureux du Mauser en 1889 pour remplacer le fusil Comblain.

22588250tc

A sa mort, ses fils Nicolas et Edouard reprirent et diversifièrent l’affaire (vélos et voitures) qui néanmoins périclita ensuite. L’entreprise était donc parfaitement positionnée pour offrir, sur base de Rolling Block des armes à 7 coups en calibre 32 et 22 RF qui visaient à s’affranchir des nuages de fumée de la poudre noire, porter plus loin, voire, du fait d’un moindre bruit à plus grande distance moins affoler les canards posés, et même tenter une seconde décharge. Cette « mitrailleuse » était censée être précise à 125 m où la gerbe des sept balles avoisinait un mètre. Il s’agissait cependant d’armes chères coûtant 70$, quand une Winchester 86 en coûtait 21 ! Dans l’esprit, cette arme produite à environ 500 exemplaires, assez marquée gibier d’eau au départ pouvait également s’employer contre les grues, les oies, et surtout la chasse au « gobbler », le dindon sauvage qui impose le tir à la tête précis et au coup d’un gros projectile.

oopi

Les volley guns qui étaient dans la tradition armurière US (2), se retrouvaient aussi en concurrence des « punt guns » avec des juxtapositions de plusieurs tubes par des chasseurs ingénieux dont on entendit encore parler lors de la « guerre des huîtres » qui, dans les années 1882-83 opposa dans les eaux de la baie de Chesapeake, les gens de la Virginie, aux états voisins (Maryland, New York) venus illégalement piller leurs bancs avec des dragues. Bien plus tard, en 1960, des gardes, alertés par les tirs « séquentiels » caractéristiques, capturèrent encore, aux mains de braconniers, quelques-unes de ces machines infernales que l’on peut voir comme pièces de musée au département de la chasse de l’Etat de Virginie.

lm

Le calibre 8 qui tirait 3 onces de poudre noire soit plus de 80 grammes était classiquement utilisé dans des affûts off shore où on appâtait copieusement en maïs disponible dans toutes les épiceries du coin autour de Egg Harbour sur des pontons qu’on rapprochait progressivement à portée. On finissait de tirer les estropiés au fusil standard avec au rapport le fameux chien Chesapeake Bay Retriever. Les principales victimes étaient les canards canvasback ou « dos de toile » du nom des sacs qui servaient à les transporter aller et retour sur les marchés de New York et de Philadelphie où approvisionner en nourriture bon marché les grandes plantations.

johann haberda

Ces armes (ici un Johannes Haberla de 1880 tirant la cartouche de revolver 320 CF pouvant tirer 2 ou 4 coups à la fois) sont très recherchées et peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros dans les ventes aux enchères. Un des derniers fabriqué le fut par les Ets Forney de Lausanne en Suisse pour le sultan d’Egypte, dans un calibre encore plus puissant le 22 Hornet et à 8 coups.

1/ Les vierlings, chers et peu nombreux car aux mécanismes compliqués offrent le plus souvent dans le calibre le plus petit du 22 LR ou 22 Hornet.

2/Le meilleur étant pendant la guerre civile le Billinghurst Requa à 25 canons juxtaposés !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité