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14 octobre 2021

Armes célèbres : la Sako 308 de "Mister Whitetail", John Wootters

Tellement connue grâce à un best-seller, que son proprietaire John Wootters (1928-2013), sollicité pour faire partie d’un club de collectionneurs Sako, et ayant répondu qu’il n’en avait qu’une seule de la marque, s’entendit répondre qu’elle était "une collection à elle toute seule" !

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De la génération des Jack O’Connor, Bob Hagel, Warren Page, John Wooters était un Texan pur jus, qui avait pris son premier cerf à l’âge de 12 ans, et commença à écrire en 1955 après la guerre de Corée, suivant le cursus classique des « gunwriters » US, avec des piges pour un tas de publications avant de terminer comme rédacteur en chef de la rubrique « rifles » de Field and Stream, au moment où Bob Brister, de son côté, tenait celle des fusils lisses. Sa chronique mensuelle sous le titre « Buck sense » pour Petersen’s Hunting était suivie par tous les chasseurs quand il sortit, en 1976 « the complete book of practical handloading » et surtout l’année suivante « Hunting Trophy deer ». Livre qui se vendit en moins de trois mois à près de 38 000 exemplaires et le propulsa sur le devant de la scène de la chasse US, étant encensé à la fois par les deux grands concurrents de la presse écrite de l’époque : Outdoor Life et Field and Stream.

HUNTING-Trophy-Deer-by-John-Wooters

Dans ce livre il fut un pionnier des tirs sélectifs du whitetail et de la gestion en éliminant les jeunes déficients pour pouvoir donner accès aux animaux trophées. Auparavant, le cervidé emblématique de la chasse US, se faisait pour le « tir au pot » où la viande si on veut, au petit bonheur la chance, l’animal étant plus ou moins considéré par les éleveurs comme un ravageur des cultures, et dans une période où les chasses privées commençaient à empiéter sur le domaine public enjeu de spéculations territoriales. John Wootters avait débuté dans l’Est de l’état avec une Savage 99 tirant du 300, puis, en 1955 une Winchester 88 à levier en 308 Winchester calibre au départ construit à des fins militaires (c’est le 7,62 X 51 OTAN) mais bien adapté à la chasse avec des balles de 145 et 175 grains (9,5 et 11,3 grammes).

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Cette carabine asservie d’une lunette X4 Stith Bear Cub devint célèbre dans ses premiers papiers sous le nom de « Jumper » dont il regretta amèrement la vente pour une Remington 700 avant de retrouver une arme fétiche avec la Sako (1) « full stock » ou tout bois (stützen si on veut) toujours en 308 Winchester, mais aussi en 22-222 Copperhead un « wildcat » bien dans l’air du temps des seventies. Comme le 257 Kimber, offert brièvement, il s’agissait de 222 « soufflés » au col façon P.O. Ackley (2) pour tirer des balles de 100 grains autour de 800m/s et chasser le coyote. Un concept en avance sur son temps, que finalisent actuellement les 6,5 Grendel, 6,8 Remington et autres 300 Blackout. Comparaison ci-dessous de g. à dr. entre le 308, le 30-06 et le 300 WM.

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Comme tous les grands auteurs de cette époque, son célèbre Stetson camouflé (au marqueur de couleur !) fit, à partir de 1972 au Mozambique, quelques séjours en Afrique avec une carabine Ruger mod.77 en 416 Taylor (3), tentant d’inspirer Winchester à s’intéresser à ce calibre dont Bill Ruger fit un peu plus tard en 1976, une série spéciale de 12 carabines. Il chassait en lisse avec un 20 espagnol, et fut aussi, avec bien d’autres, défenseur du 280 Remington sorti enfin de ses ambiguïtés de dénomination (entre 1957 et 1981, il était temps !), possédant dans ce calibre un Mauser 98 et une Ruger N°1.

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A la fin de sa vie, touché par un décollement de la rétine, il se résolut à pratiquer de la main gauche, (alors qu’il était droitier) la chasse à l’arme de poing avec un Ruger Black Hawk 357 Magnum transformé 44 qu’il destinait à son copain Skeeter Skelton (4) mais qu’il conserva, ce dernier étant décédé avant. Le seul regret qu’il eût dans une vie de chasseur et d’auteur très apprécié des lecteurs pour la chaleur de son contact, au contraire de certains « gunwriters » de même envergure (5), fut de ne jamais pouvoir accrocher un de ses whitetails au palmarès Boone et Crockett qui recense tous les trophées nord-américains.

1/Sako sortait au même moment trois modèles : l’action courte Vixen L 461, une moyenne L 729 Forester qu’employa J.Wootters en 308, et une longue L 61 R Finnbear en 30-06.

2/ Voir archive du 29 mai 2019 sur « l’armurier de l’Amérique »

3/Il s’agissait dans une arme plus légère et pratique avec moins de poudre et de recul de concurrencer l’antique 416 Rigby en lançant une balle de 400 grains à 712m/s. A l’époque, le 404 Jefffery faisait partout le job en brousse, et l’arrivée concomitante des 416 Remington, 416 Ruger, 458 Winchester Magnum,( sans même parler du terrible 460 Weatherby Magnum), empêcha cette munition de percer malgré l’aura romantique laissée par Robert Ruark sur le fantasque « Pondoro » Taylor.

4/ Voir archive du 28 février 2018.

5/Pensons par exemple à « Cactus Jack » 0’Connor ?

 

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