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17 décembre 2021

Ce que le couvre-chef dit de chacun de nous

L’habit fait-il le moine, et le loden le chasseur ? Les particularités vestimentaires ont déjà été analysées ici (1), et la saison hivernale actuelle nous donne l’occasion de préciser un peu les orientations des uns et des autres. Chapeau ou casquette, bob ou bonnet, la personnalité de chacun trouve matière à s’exprimer, et les plus prudents joueront de chaque pour s’adapter : quand on est à Rome, faut faire comme les Romains !

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La casquette plate, celle qui donne la silhouette « country » est l’attribut discret du chasseur qui se veut « neutre », adéquate dans l’ambiance actuelle où il ne faut pas trop exhiber sa passion. Chasseur, pêcheur, agriculteur même combat, confortable et chaude, elle est pratique pour les protections auditives, peut se porter avec tout, même en ville. A la chasse, c’est le style britannique Garforth qui s’impose nom d’une petite ville du West Yorkshire dans les Scottish Borders et qui se développa dans la suite d’une ordonnance royale de 1571, obligeant, excepté les nobles, la population masculine à porter, passé l’âge de 6 ans, le bonnet, pour stimuler l’industrie lainière. Elle est donc de ce fait souvent en tweed. Edouard VIII, en dessinant son modèle personnel « prince de Galles » la popularisa, mais elle se décline également en modèles à chevrons plus raffinés, « irish » à visière plus longue que prisent les pêcheurs de saumons, ou « gill » dont le tweed à carreaux mêle un peu de rouge aux côtés du vert et du marron. Sa déclinaison « deerstalker » à double visière que portait Sherlock Holmes est encore plus connotée grouse et Highlands.

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La « Baker Cap » à six ou huit panneaux, avec son air populaire et canaille était celle des chasseurs US de l’entre-deux guerres, avant que la casquette de base-ball ne se généralise au ball-trap où elle est, avec les lunettes de protection, obligatoire dans certains clubs pour raisons de sécurité. Du logo d’équipes elle est passée à ceux de marques célèbres de fusils. Elle est désormais universelle, signe du chasseur technique fier de son arme, facile à camoufler et imprimer car en coton léger. Les visières, serre-têtes venus du monde du tennis se retrouvent aussi sur les pas de tir pour leur aspect fonctionnel et stylé notamment chez les dames. Les bonnets, cagoules, buffs, chapkas et autres balaclavas, envoient au diable les conventions et vont à l’essentiel confort et chaleur notamment pour les chasses au gibier d’eau où on emploie massivement des fusils à pompe ou semi-automatiques. Les casquettes militaires camouflées ont leur place dans les chasses d’affût de par leur aspect pratique, se coulant facilement dans la poche d’un gilet.

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Les chapeaux, largement évoqués ici (2) reprennent du poil de la bête en plusieurs types. Les feutres (Trilby ou Fedora) ocres ou brun que l’on peut personnaliser (plumets, épinglettes associatives) coiffent les chasseurs classiques et élégants que l’on imagine bien porteurs d’un juxtaposé ancien. Le « bushman » ou broussard en cuir, plus robuste et populaire s’imaginera parfaitement dans des paysages d’épineux. Le Bonnie hat à l’allure « tactical » est l’avatar militaire du chapeau mou pour milieu tropical ou désertique comme sa version australienne le « Giggle Hat » qui est un « bob » amélioré. Ces coiffures en toile, souples, décontractées et dotées de plein de petits gadgets pratiques sont adoptées par la plupart des chasses d’affût : archers, palombe (3), chasse au gibier d’eau.

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Le couvre-chef s’adapte à tout, tissus modernes techniques (gore-tex, nylons) légers et respirants, mais aussi aux classiques loden, tweed et barbour, un choix important pour le confort du chasseur. La longueur, est décisive pour le froid et le sec, les blousons à déconseiller car il faut d’abord de larges poches à rabats car c’est là que les deux tiers des chasseurs s’aliment directement en cartouches, des chauffe-mains, et un dossard moins pour le gibier que tout un tas de petites bricoles toujours utiles au rendez-vous. Col, capuches, fermetures, pas seulement « éclair » (qui peuvent se détériorer à l’usage) complètent un ensemble qui doit s’adapter à l’ambiance locale. Il n’est pas sûr qu’un tweed rehaussé d’une cravate à épinglette et les chaussettes Pennine s’intégreront harmonieusement à la battue communale, ou, dans l’autre sens la tenue « léopard » à l’invitation de M. le comte…

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L’étiquette du couvre-chef est un peu tombée en désuétude comme de l’ôter devant une dame, sans laisser voir la doublure ou l’intérieur, ou ne pas le porter en intérieur même si c’est dans le but louable de cacher une calvitie prononcée. On peut rester couvert dans les bâtiments publics, et à l’instar des militaires considérer que le chasseur portant lui aussi, en quelque sorte un genre d’uniforme, puisse le conserver à la cabane de chasse au fond des bois, car pas toujours bien chauffée. On l’ôtera quand même aux honneurs, à la brisée, lors des funérailles, des hymnes ou des sonneries, et on tirera éventuellement dessus pour fêter quelque exploit (4), ce qui aura pour effet de lui ajouter une ventilation supplémentaire !

1/ Voir archive du 7 février 2020.

2/ Voir archives des 19 décembre 2020, 10 février 2018, 30 novembre 2019.

3/ Dans le Sud-Ouest, c’est béret obligatoire !

4/ Comme au skeet quand on réussit le premier 100x100.

 

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