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29 mars 2022

Petit calibre vintage : en connaissance de cause

Plusieurs articles récents sur l’avenir lié au sans plomb (1) ont amené des questions d’internautes auxquelles on peut se proposer tenter de répondre d’un seul coup en matière de « petits calibres » : un terme à comprendre comme « tout ce qui n’est pas un douze » vu notre dilection pour le seize…mais qui n’est pas vraiment raisonnable ! En effet, il s’agit d’un penchant ou de la nostalgie pour une époque, et surtout la démangeaison de chasser avec des fusils emblématiques dont il faut connaître les qualités…et les défauts ! Ce qu’on va approcher en deux épisodes.

IMG_1369

 

En France, le mouvement est assez récent de chasser avec 20-28, voire du marginal 410, sans même évoquer les 24 et 32 désormais bien oubliés. Le 16 est intéressant car il est disponible partout pour des misères, mais il faut être prêt à faire des efforts pour utiliser des armes qui étaient au summum de leur aboutissement jadis, mais attention hein… pour le plomb ! Depuis, il y a eu un certain nombre d’innovations qui ont aidé les armes à mieux fonctionner avec des charges plus lourdes comme le plomb plaqué dur dans des étuis plastiques et des bourres à jupe. Le non toxique obéira à d’autres paramètres, mais les grosses charges seront toujours problématiques, et comme tout le monde recherche la charge « qui ne manque jamais » (mais qui n’existe pas !), la longueur de la chaîne de tir dont on nous bassine les oreilles, ne sera jamais la clef.

armurier winch

Ce préambule pour situer les choses et signifier que les fusils actuels seront toujours plus polyvalents que ceux d’autrefois. Ils étaient pointilleux sur l’emploi des chokes, pourvus d’alésages parfois flottants, aux canons « serrés » pour des charges spécifiques difficiles à retrouver sinon en tâtonnant dans les composants modernes (2), mais qui peuvent être parfois géniaux avec la bonne charge. Dans la décennie 60-70 la trilogie faisan-canard-lapin imposait la mythique charge « carrée » (3) de 28 grammes légendaire en 16, mais en fait assez bonne en tout 28-16-12 à moins de 40 mètres. A l’heure actuelle, pas sûr qu’une saison se mesurant à l’aune du succès au pigeon ramier se satisfasse de la même charge. Opérant dans les deux calibres, c’est par facilité que nous employons ces 28 grammes en toute connaissance de cause : les cartouches modernes avec couvettes, coupelles de protection, bourres à jupe, sertissage demi-rond, faisant assurément aussi bien que les 32 grammes dits « standard » de nos jours.

shotgunshell1

C’est donc par souci de simplification (de fainéantise diront les plus motivés) que nous entendons poursuivre à l’avenir avec cette charge de 28 grammes sur le bismuth, première alternative depuis 1990 au tungstène et ses performances à mi-chemin entre le plomb et l’acier, mais suffisamment « doux » pour ne pas endommager les canons de notre bonne demi-douzaine de fusils anciens, la plupart même chambrés 65. Cette charge « utile » de 28 grammes sera plus légère, avec moins de recul, plus serrée, les granulés de bismuth ne se déformant pas à l’accélération, mais il faut néanmoins savoir qu’on perdra 10% du motif, le cercle de mise à mort baissant cependant de manière infime de 60 cm à 57 cm à 35 mètres. Faisans et lièvres n’auront pas le temps de voir la différence.

cart peter

Tout ça pour dire qu’à des fins de chasse, la charge anglo-saxonne de 1 ¼ (35,43 grammes… ou 36 comme stipulé sur les boîtes) surpassera toujours les charges plus légères dans les calibres 12-16—20, comme ce fut prouvé par Neil Winston lors de ses travaux pour les chokes Briley. Aucun artifice (rétreint, cônes de forçage) n’améliore la chose, car ce qui compte à la chasse du fait de la « règle » des cinq atteintes, contrairement au ball-trap où un seul plomb peut faire point en cassant le plateau, c’est le nombre de plombs dans la gerbe. Conclusion : nous pouvons tous être attirés par les beaux petits fusils qui risquent de se retrouver en nombre sur le marché avec la nouvelle législation informatique SIA, et dans deux ans le sans-plomb, mais il faudra les mériter à l’emploi en se cassant la nénette à trouver comment les alimenter correctement, même s’il y a plus de disponibilité en munitions dans ces calibres confidentiels qu’autrefois. Dans le prochain envoi, on va parler des cartouches…

1/ Voir archives des 4 et 29 décembre 2021

2/ A récupérer comme ça un Marcel Philippon en 16-65 de 1952, (photo en tête d’article) on se rend compte que selon la belle formule « les objets inanimés, et surtout les canons d’ailleurs, peuvent avoir une âme » ! Cette bourrique se refuse en effet à tirer comme il sied les cartouches actuelles, mais avale goulûment, allez comprendre, les cartouches « Iris » carton encore chargées à la poudre T de 1962, qui l’accompagnaient en mettant la main dessus ! Par contre c’est une merveille à manipuler et à trimballer quand on n’est pas trop sous pression.

3/ C’est le paradoxe ancien de la « quadrature du cercle » que de faire entrer ce « carré » de l’ancien équivalent poudre-plomb de la poudre noire, ou de la charge de plomb « équilibrée » aussi haute que large de 28 grammes en 16 et de 32 en 12 à 360m/s dans un tube, rond par essence.

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