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28 mai 2022

Old Tom

On peut louer l’œuvre du Bon Dieu tous les jours et de tout notre cœur, mais ne jamais comprendre pourquoi il n’a pas programmé les chiens pour qu’ils vivent au moins autant que nous. Cela nous rendrait la tâche plus facile à nous autres chasseurs, et même les amateurs d’armes classiques dont nous sommes préférerions remplacer au même rythme  les fusils plutôt que les chiens. Pour tous ceux, et nous sommes nombreux, qui ont connu ces affres, ce beau texte de Gene Hill (1), à lire avec à portée de main, la pile de mouchoirs…

hhill

« Le vétérinaire lui a dit que le vieux setter pourrait vivre encore un jour ou deux, et que la chose la plus humaine à faire serait d’abréger sa fin. Le vieil homme brossa sa moustache avec le dos de sa main pour que ses doigts couvrent ses yeux qui commencaient à s’embuer de larmes, et dit qu’il ne croyait pas qu’il était prêt à se passer d’Old Tom pour le moment. Peut-être dans un jour ou deux, mais pas maintenant.

Alors, ils se sont précipités vers la voiture, et sont partis ensemble. Maintenant, le vieil homme avait un problème : c’était la mi-mars et la saison de la plume était fermée depuis longtemps. Mais ce qu’il voulait le plus au monde, c’est que le chien entende au moins encore une fois le son du fusil et ressente encore la frénésie du départ. Chasse fermée ou pas, il fit le soir un passage au marais et nota deux ou trois bécasses qui venaient à la croûle. Et le lendemain matin, à six heures tapantes, les deux amis émergèrent ensemble de la brume, comme ils l’avaient si souvent fait, et comme s’ils espéraient le faire encore ensemble d’innombrables fois.

Le coup d’épaule fut un sans-faute, Old Tom se redressa aussi fier qu’un chiot, le vieil homme avait retrouvé son adresse au tir d’antan, et le bel oiseau tomba net. Chez le vétérinaire, trente minutes plus tard, son oiseau encore entre les pattes avant, la truffe toujours remplie de l’odeur de tout ce pour quoi il avait vécu, Old Tom s’endormit pour l’éternité. Le vieil homme l’enterra sur une colline face au soleil couchant, là où les anciens et les vieux chiens apprécient la chaleur de la fin de journée. Et sur l’ardoise qui marque l’endroit, il inscrivit « Au Vieux Tom : l’ami fidèle de douze bonnes années ». Et les jours de beau temps, quand il pense que personne ne le regarde, le vieil homme monte à flanc de colline, s’assoit au soleil un verre de whisky à la main, et lui reparle du passé et des temps heureux qu’ils ont vécu ensemble».

Gene Hill dans « tears and laughter ».

1/ Voir portrait en haut à g. et en archive du 26 décembre 2020.

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